NIGHTMARE (FRA) - Jo Amore (Déc-2007)
NIGHTMARE tape fort une nouvelle fois avec un Genetic Disorder résolument plus Thrash. Entretien avec Jo Amore, au timbre de voix reconnaissable entre mille.
Line-up : Jo Amore (chant), Alex Hilbert (guitare), Franck Milleliri (guitare), Yves Campion (basse), David Amore (batterie)
Discographie : Waiting 4 the Twilight (Album - 1984), Power Of The Universe (Album - 1985), Astral Deliverance (MCD - 1999), Deliverance (Live - 2000), Cosmovision (Album - 2001), Silent Room (Album - 2003), The Dominion Gate (Album - 2005), Genetic Disorder (Album - 2007), Insurrection (2009), The Burden Of God (2012), The Aftermath (2014), Dead Sun (2016)
M-I Interviews du groupe : Jo Amore (Sept-2003), Jo Amore (Déc-2007), Yves Campion (Avril-2012), Yves Campion (Mai-2014), Yves Campion (Sept-2016)
Metal-Impact. Pour ce nouvel album, vous avez quitté votre traditionnel Soundsuite Studio pour enregistrer au célèbre studio Fredman en Suède : était-ce le choix du groupe ou celui de votre label, Regain Records ?
Jo Amore. C’est le groupe qui a voulu changer de producteur dans le but d’apporter quelque chose de nouveau au son global de NIGHTMARE.
MI. En quoi le travail de production de Frederik Nordstrom diffère-t-il de celui de Terje Refnes avec lequel vous aviez enregistré vos précédents albums ?
Jo. Le Fredman est réputé pour sa qualité des sons de guitare notamment au vu des dernières productions, ARCH ENEMY par exemple et on a tout de suite imaginé ce que cela pouvait nous apporter en puissance et en efficacité.
Cette démarche s’est accompagnée du fait que nous voulions abandonner les chœurs classiques et les claviers, chose pour laquelle nous ne sentions pas Terje prêt.
MI. Après 20 ans de carrière, appréhendes-tu toujours la sortie d’un nouvel album ?
Jo. Il ne s’agit pas seulement d’appréhension, mais aussi d’impatience et de curiosité, celle d’enfin connaître l’avis de ceux qui font vivre et exister notre musique. On a toujours au fond de soi la crainte de décevoir.
MI. Le style de NIGHTMARE fut parfois qualifié de Heavy Power. Sur Genetic Disorder, les claviers ont définitivement disparu, comme tu le précisais tout à l’heure, pour faire place à des influences nettement plus thrashisantes ici et là, notamment sur les derniers titres de l’album. Lors du travail de composition, cette inflexion vous a-t-elle paru évidente ?
Jo. C’est une démarche et une orientation voulue qui s’est imposée d’elle-même par une évolution de nos goûts musicaux et donc de nos influences. Il est vrai que cette orientation à été boostée par Franck et Alex, qui ont toujours été plus Thrash que les autres membres du groupe.
MI. Si Genetic Disorder n’est pas un concept album, y a-t-il malgré tout un fil directeur qui relie les compos entre elles ?
Jo. Globalement les thèmes abordés traitent de sujets actuels qui nous interpellent, sur la main mise de l’homme sur l’homme par le biais des croyances par exemple, sur la complexité du psychisme et de ses dysfonctionnements, qui est un thème devenu récurrent dans nos textes et encore bien d’autres sujets que l’on vous laisse découvrir.
Ces thèmes ont une cohérence par leur caractère sombre et tragique volontairement recherché pour cet album mais ne constituent pas un concept en soi.
MI. Pourquoi avoir enregistré un morceau s’intitulant The Dominion Gate Part. II (ndlr : The Dominion Gate étant le nom de leur album précédent) ?
Jo. On s’est aperçu que ce titre avait une certaine cohésion avec le part I par son coté volontairement instrumental et d’autre part, on c’est dit pourquoi ne pas faire un clin d’œil avec l’album précédent. On aime bien ce genre de liens entre les différents albums.
MI. Après tant d’années, comment expliques-tu cette capacité à retranscrire toujours autant d’émotion, que ce soit au niveau des vocaux que des guitares ?
Jo. Je pense qu’à partir du moment où le plaisir est présent, et que chacun participe positivement à la création des morceaux avec implication et investissement, le produit de cette symbiose n’est jamais totalement nul. Si en plus l’ingrédient inspiration est là…
NIGHTMARE a toujours su se remettre en question à chaque album et ne s’est jamais endormi sur des acquis. On a toujours un œil très critique envers nous-mêmes.
MI. NIGHTMARE a connu de nombreux changements de line-up au cours de sa carrière et, comme le stipule votre bio, c’est la première fois que le même line-up enregistre deux albums successifs. Comment as-tu vécu tous ces changements de line-up ? Dirais-tu aussi qu’il s’agit parfois d’un mal nécessaire ?
Jo. Les changements de line up ont souvent été subits, pour des raisons personnelles ou professionnelles. J’ai toujours vécu cela comme une perte, chaque musicien étant avant tout pour moi un ami. D’ailleurs nous gardons toujours de très bonnes relations avec eux.
L’arrivée d’un nouvel élément est l’occasion d’avoir un regard nouveau sur notre musique et nous permet certainement d’accélérer l’évolution de celle-ci. En cela, on peut y voir un côté positif.
MI. Excuse-moi si je te donne un petit coup de vieux mais, en tant que figure emblématique de la scène Metal française, je voudrais savoir comment tu définirais les années 1980, 1990 et 2000 pour le Metal en général et pour NIGHTMARE en particulier ?
Jo. Dans les années 80 on avait l’impression de tous faire la même musique, ou de faire partie d’une même entité.
Les années 90 et 2000 ont vu l’apparition et la disparition d’une multitude de courants au sein même du Metal, ce qui, à mon avis, l’a beaucoup affaibli, par le caractère sectaire de ces différents styles de musique. C’est bien connu que la division n’a jamais fait la force...
J’estime non sans une certaine fierté que NIGHTMARE a su traverser ces différents courants sans jamais trahir ses propres convictions.
MI. Avec le recul, dirais-tu qu’il est plus facile de tenir les baguettes ou de tenir le micro ?
Jo. Je me sens beaucoup plus à l’aise avec mon micro que je ne l’étais avec mes baguettes d’autant plus que David, mon frangin, me prouve chaque jour qu’il a définitivement beaucoup plus de talent que moi dans ce domaine…
MI. Cela fait effectivement huit ans que ton frère a pris ta place derrière les fûts. T’arrive-t-il encore, comme tout grand frère qui se respecte, de lui donner des conseils sur la partie rythmique ?
Jo. Disons que parfois le fait d’avoir été batteur me permet de mieux communiquer avec lui sur certains détails même si les occasions de lui conseiller quelque chose se font de plus en plus rares...
MI. Peux-tu nous en dire plus sur la tournée qui a accompagné la sortie de Genetic Disorder ?
Jo. Cette tournée a été l’occasion de présenter notre nouvel album dans de très bonnes conditions scéniques. L’accueil des nouveaux titres par le public a été très positif et en cela nous avons rempli pleinement nos objectifs.
Sur la tournée, nous avons volontairement voulu offrir ces mêmes conditions à tous les groupes présents car nous ne voulions pas reproduire ce que nous avons parfois vécu en tant que groupe de première partie.
MI. Si DEF LEPPARD venait à repasser en France, est-ce que tu accepterais qu’ils fassent votre première partie ?
Jo. Je ne pense pas que les choses puissent se passer de cette manière là, au vu de leur carrière et de ce qu’ils représentent encore aujourd’hui même après leur changement de style musical… mais je serais encore prêt aujourd’hui pour faire leur première partie si on me le proposait…
MI. Merci pour ta disponibilité.
Jo. Merci a toi pour cette interview, au plaisir de se croiser ici ou là… Hailz à tous les metalleux qui liront ces quelques mots et surtout venez nombreux sur nos prochaines dates. On a besoin de vous !!
Ajouté : Mercredi 16 Janvier 2008 Intervieweur : Le Comte de la Crypte Lien en relation: Nightmare Website Hits: 21251
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