USURPER (usa) - Jon Necromancer (Fév-2005)
Usurper à sorti sont huitième opus "Cryptobeast" début 2005 et comme je fus intéressé par le côté old school du groupe, je m'étais dit qu'une petite entrevue serait des plus sympathique. En effet, après m'avoir fait patienter une bonne paire de mois, Jon Necromancer s'est enfin penché sur le jeu des questions réponses et en prime, il nous révèle une vraie tranche de vie...
Line-up : Rick S. Scythe (guitare), Carcass Chris (guitare), Dan Tyrantor (chant), Joe Warlord (batterie), Jon Necromancer (basse)
Dicographie : Visions from the Gods (Album - 1994), Diabolosis (Album - 1995), Threshold of the Usurper (Album - 1997), Skeletal Season (Album - 1998), Visions From the Gods (Album - 1999), Necronemesis (Album - 2000), Twilight Dominion (Album - 2003), Cryptobeast (Album - 2005)
Metal-Impact. Pour cet album marque le retour de votre ancien batteur (Joe Apocalyptic Warlord) ainsi que l'incorporation d'un nouveau chanteur (Danny Tyrantor Lawson). Peux-tu nous expliquer ces changements ?
Jon Necromancer. En fait, Joe a quitté le groupe en 96. Il devait régler des problèmes personnels, des problèmes qui l’empêchaient de partir en tournée avec nous. À ce moment, nous commencions juste à recevoir des propositions de tournées et nous ne voulions pas manquer cette occasion. Joe s’est rendu compte qu’il nous paralyserait s’il restait, alors il a pris la décision la plus honorable qui soit et s’en est allé. Il a agi en homme et personne ne lui en voudra jamais. Après son départ, Dave Hellstorm l’a remplacé quelques années dans le groupe et sur tous nos albums après Threshold of the Usurper. Il s’est trouvé qu’au début 2003, alors qu’il avait quitté le groupe et que nous jouions avec un type qui ne nous convenait pas et qui de toute façon n’était pas un super batteur, nous avons donné un concert à Chicago. Joe était présent et nous lui avons demandé de monter sur scène pour interpréter avec nous une reprise de Mercyful Fate, « Black Funeral ». Il a accepté et la magie a de nouveau opéré ! 2 semaines plus tard, Joe avait réintégré le groupe et son remplaçant était prié de plier bagages ! Dan nous a rejoint fin 2003/début 2004 en remplacement du vocaliste d’origine Diabolical David Slaughter. Pour une raison que j’ignore, Dave s’est mis à flipper et a quitté le groupe juste avant un concert très important pour nous. Pour être honnête avec toi, je crois qu’il se sentait menacé par le retour de Joe. Dave aimait sentir qu’il contrôlait tout à tout instant, alors que Joe est incontrôlable. Ça rendait Dave mal à l’aise. Mais quelles que soient ses raisons, il est parti à un très mauvais moment. Nous voulions respecter notre engagement et monter sur scène, aussi avons-nous enrôlé Danny « Dandy » Tyrantor uniquement pour la durée du concert. Il s’est défoncé avec une telle conviction que nous avons compris que nous devions le garder ! Yoink !
MI. Vos morceaux sont en quelque sorte un melting pot de plusieurs styles sous un fond de riffs old school avec comme référents Venom et Celtic Frost. Comment vois-tu votre musique ?
Jon. Il est difficile de regarder sa propre musique de l’extérieur. J’ai conscience que nos vieux morceaux sonnaient beaucoup comme du Frost et du Venom, mais je n’ai plus cette sensation maintenant. Mon avis doit être subjectif, mais pour moi ça ne sonne que comme du Usurper. Là, je ne vois aucun autre groupe qui sonne comme nous. Nous ne sommes évidemment pas le groupe le plus original de la Terre, mais ce que nous faisons ne vient que de nous. Je ne sais pas.
MI. Quels sont les éventuels concepts et messages distillés à travers "Cryptobeast" ?
Jon. USURPER ne véhicule aucune idéologie politique ou religieuse, ni ne parle de problèmes de société. Pour l’essentiel, les textes de Usurper s’intéressent aux loups-garous, aux monstres du folklore, aux invasions extra-terrestres, aux civilisations anciennes, aux batailles antiques, aux créatures cryptozoologiques, aux fantômes, aux prophéties, au voyage dans le temps et au paranormal en général. Tout cela, combiné à la musique et aux illustrations, crée un univers fantastique étrange mâtiné d’horreur heavy Metal.
MI. Vous attachez beaucoup d'importance à votre look et vos pochette, quelle est ta conception du "Metal way of life" ?
Jon. En fait, je ne vais pas te parler du mode de vie Metal. À la place, je vais te raconter la manière de vivre « Necromancer » :
4:45 Le réveil sonne pour me dire d’aller au boulot. Je balance le réveil contre le mur.
5:30 Miraculeusement, je me réveille de nouveau (rappelle-toi que le réveil est cassé). Je titube jusqu’à salle de bain où je coule un énorme bronze. J’hésite à me laver les dents. Finalement, je préfère éviter à cause de ma cuite, si sévère que la simple odeur du dentifrice risquerait de me faire vomir. J’enfile les vêtements de la veille et pars au boulot.
6:30 Je zigzague dans les embouteillages en roulant beaucoup trop vite. La musique est si forte que je me sens encore plus malade qu’en montant dans la voiture.
12:00 Je me sens enfin assez bien pour avaler quelque chose. J’ouvre une canette de bière.
12:30 Le déjeuner est terminé, je retourne au boulot
15:00 Je me biture dans la voiture en rentrant à la maison. J’appelle les membres du groupe et nous passons un moment à hésiter entre planifier des répétitions et se raconter des conneries les uns sur les autres. Le son est si fort que plusieurs fois je dois m’arrêter sur le chemin pour pisser.
17:00 J’ouvre une bière pour la douche.
18:00 Je décide de me branler rapido avant la répétition
18:01 Super, maintenant je suis en retard pour la répétition !
19:30 Je débarque en retard à la répétition. Je me fais réprimander pour mon retard, pour ne pas avoir répondu aux interviews, pour ne pas avoir répondu au courrier et pour ne pas avoir appelé Earache. Je commence à ingurgiter bière sur bière, ne serait-ce que pour ne plus entendre ces râleurs.
21:30 La répétition est terminée. Encore quelques bières, un peu d’herbe et aussi une drôle de poudre blanche.
00:00 De retour à la maison. Je ne me souviens pas comment je suis arrivé là, ni depuis combien de temps je suis là. Je panique à cause du réveil que j’ai cassé la veille. Je me sers un whisky coca bien tassé et je m’affale sur le canapé... au fait, c’était quoi la question ?!??!?!
MI. Comment s'est passé la collaboration avec Neil Kernon (Deicide, Queensrÿche, Nevermore...) aux Engine Music Studios ?
Jon. Neil est génial. Nous travaillons très bien ensemble. Je ne comprends pas comment un producteur respectable comme lui et une bande d’alcoolos drogués comme nous peuvent travailler ensemble, et pourtant ça marche. Neil sait exactement ce que nous voulons en studio et comment l’obtenir. Il sait aussi comment nous pousser jusqu’à nos limites pour que nous donnions le meilleur de nous-mêmes.
MI. Au USA, quelle image a la scène Metal française et son public ? La même que le sentiment général anti français ?
Jon. Nous ne voyons pas grand monde en dehors du groupe, alors les seuls sentiments que nous avons envers la scène Metal française sont les nôtres, et elle nous impressionne terriblement. Je ne dis pas ça parce que c’est un webzine français. Je répète depuis des années dans toutes nos interviews que nos meilleurs concerts et parmi les meilleurs publics devant lesquels nous avons joués sont ceux de Strasbourg et de Marseille. Nous avons aussi donné quelques bons concerts à Lille, à Paris et à Mulhouse. Nous avons même inclus un morceau live sur notre réédition « Visions from the Gods » tiré d’un concert à La Laiterie, à Strasbourg. La véritable attitude et musique underground laisse les politiques nationales dans la fange d’où elles sont sorties et se concentre avant tout sur la musique !
MI. Quelle est ta formation musicale ?
Jon. Rick, Dan et moi n’avons aucune formation musicale. Carcass Chris a pris des leçons de guitare il y a un bail. Joe sait lire une partition, alors il doit avoir suivi quelques cours à un moment où à un autre, mais c’était avant que je le rencontre et je le connais depuis plus de 17 ans !
MI. Que penses-tu de la "New Wave Of American Heavy Metal" ?
Jon. Pour être honnête, c’est une expression que j’ai déjà entendue, mais je n’ai encore jamais entendu de groupe censé répondre à cette description. Je suis certain de ne jamais avoir entendu de groupe récent qui mérite ce titre.
MI. Selon toi, les triggs sont-ils nécessaires dans le Metal ?
Jon. Chacun ses méthodes. Si tu joues dans un groupe de stoner/doom bien lent, à mon avis une batterie ordinaire fera parfaitement l’affaire. Mais si tu joues un Metal super rapide et extrême, les triggers te permettent de rendre une attaque beaucoup plus nette. De plus, les micros ne capturent pas tout ce qui sort du reste du kit. Les triggers donnent donc un peu plus de cohésion à l’ensemble.
MI. Quelle est pour toi la meilleure chose: composer, enregistrer ou faire des concerts ?
Jon. Personnellement, c’est les concerts que je préfère. Presque à égalité avec le fait de travailler sur de nouveaux morceaux. En fait, j’aime aussi beaucoup répéter. Nous répétons 3 fois par semaine, sans exception, parfois plus. Alors voyons… Je suis dans le groupe depuis 10 ans et 4 mois… Ça donne environ 1488 répétitions ! Putain ! Si on compte une moyenne de 12 bières par répétition... 17856 !!!! La vache !!!
MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses s'il te plaît) ?
Jon. Nous y voilà ! Ça c’est de la question !
La question que j’aime le moins : « Parle-nous de vos influences. Apparemment, vous êtes de grands fans de Celtic Frost. »
La réponse : « Va te faire foutre ! »
Une question que j’aimerais qu’on me pose : « Ça doit être dur de mener la vie de Jon Necromancer ! Non seulement tu es le musicien le plus synchro du groupe, mais en plus c’est toi qui te tapes le plus de filles ! C’est à cause de ton physique de tombeur ? De ta personnalité envoûtante ? Parce que tu es fort en orthographe ? À cause de ta grosse queue ? De tes vêtements toujours impeccablement repassés ? Pitié, dis-nous tout ?!?!?! »
La réponse : « Hé bien vois-tu, Ludo, c’est pour toutes ces raisons à la fois. Le secret tient dans le mulet (ndt : coiffure des années 80, court devant, long derrière), la bière bon marché et une poignée de roofies (ndt : la drogue du viol). » (tu serais surpris d’apprendre le nombre de fois qu’on m’a posé cette question.).
MI. Pour conclure, si tu as un message à faire passer, je te laisse tribune libre...
Jon. Merci pour cette interview ! Encore toutes mes excuses pour avoir mis autant de temps à y répondre. J’apprécie ta patience. Si vous en avez l’occasion, jetez un œil à notre nouveau site. J’espère que nous nous verrons en tournée cet été. Écrivez à Earache et EXIGEZ qu’ils nous envoient sur les routes !!!
Ajouté : Mercredi 27 Avril 2005 Intervieweur : Blasphy De Blasphèmar Lien en relation: Usurper Website Hits: 28925
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