CORAM LETHE (it) - Heterodox (2012)
Label : Buil2kill Records
Sortie du Scud : 30 juillet 2012
Pays : France
Genre : Metalcore
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 51 Mins
Poussez madame ! Ça vient, je vois la tête.
A l'évidence, CORAM LETHE tient quelque chose. Quoi, on ne le sait pas exactement, et c'est ce qui est le plus frustrant avec Heterodox. Il suffirait d'un petit rien, d'une contraction engagée pour que ces Italiens accouchent enfin de la bête qu'ils enfantent depuis leur création en 1999. Force est de constater que ni Reminiscence (2000), ni The Gates Of Oblivion (2004), ni A Splendid Chaos (2009) n'ont eu suffisamment d'impact au moment de leurs sorties respectives pour faire de cette formation le nouveau pygmalion de la (riche) scène Death Metal italienne. Son problème serait en effet plus profond. Qu'il s'agisse de Mirco Borghini, de Claudio Passeri ou de la charmante Erica Puddu (cul), CORAM LETHE n'a jamais trouvé sa voix. Quatre chanteurs pour quatre albums, autant dire que la pression est désormais sur les épaules de Gabriele Diana, lequel ne justifiera pas vraiment le plébiscite de tous avec sa prestation.
A l'image de l'album, son chant correct mais sans imagination ne transcendera pas les foules. Heterodox, qui se veut ouvertement plus progressif et catchy que son prédécesseur, papillonne autour d'un Death Metal aléatoire et intello ("Bare") auréolé de thèmes jazzy, d'expérimentations façon CYNIC (en beaucoup plus anecdotiques), de riffs imprévisibles qui cherchent par-dessus tout à se faire apprécier du fan de Death technique. Quelques instruments exotiques viennent abattre les frontières, comme ce didgeridoo sur "Hypnomagik" ou encore une mandoline, un djembé, un tambourin, des maracas. On pourrait très bien croire via ce premier titre que CORAM LETHE a fait le choix de se lancer dans la construction d'un Metal ethnique, sauf qu'on réalise très vite qu'il manque une ossature solide à leur musique. Tout part de travers avec fracas. Les instruments ne s'assimilent pas vraiment entre eux, comme si chacun jouait sa petite partition de son côté. Un solo arrive, un break planant lui succède, une voix "claire" prend son envol sans crier gare ("Where The Worms Crawl"), un riff Black Metal s'installe sur "The Anticompromise" (pas étonnant quand on compte dans ses rangs l'un des guitaristes d'HANDFUL OF HATE) et une brutale accélération marque la fin de cette simili-purge. On retient peu de temps forts dans leur partition, et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir doté chaque composition d'une âme différente de la précédente. Tous les titres ont un fil conducteur, une sorte de fighting-spirit désespéré qui se greffe sur le seul paramètre crédible de ce disque : un retour perpétuel à leurs racines Death Metal. Quand ça part en sucette, CORAM LETHE joue la carte de la raison et revient à son premier amour, le Metal burné et authentique d'un SADIST. En moins bon, progressisme oblige.
Tellement lunatique et pourtant d'un monolithisme affligeant. Heterodox est une sortie plus laborieuse que totalement ratée, pour la simple et bonne raison que ces Italiens font preuve sur toute la durée de leur album d'une volonté absolue d'être différents sans jamais y parvenir. Finalement, c'est la banalité de leurs intentions qui aura eu raison d'un opus dont le credo était de se démarquer dans la discographie de CORAM LETHE. Heterodox = paradoxe.
Ajouté : Vendredi 20 Mars 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Coram Lethe Website Hits: 6254
|