Le problème des productions Heavy Speed italiennes est qu’elles se ressemblent toutes. On peut prendre LABYRINTH, VISION DIVINE ou encore SECRET SPHERE, on a réellement l’impression d’écouter un seul et unique album. Et DRAGONHAMMER ne déroge pas à la règle. Loin de là même.
Si leur style est plutôt sympathique, ce son clinique et relativement plat ne met absolument pas leur musique en valeur. Le jeu de batterie de Raf Condemi tire plus vers la programmation que vers un véritable travail de son instrument. Les breaks sont rares et l’énorme son de grosse caisse ne parvient pas à donner un solide intérêt au boulot qu’il a abattu. Que l’on ne se méprenne pas, l’homme est bon – il le prouve sur les passages rapides – mais son jeu reste malheureusement bien pauvre. Le bassiste Gae Amodio, quant à lui, devait certainement être absent lors du mixage car même si l’on tend l’oreille, on ne le distingue que très peu, et c’est bien dommage car si DRAGONHAMMER avait mit la basse en peu plus en avant, le son global du disque aurait été différent, et ainsi nettement plus attrayant. Les claviers, tenus par Alex Valdambrini, rajoute une touche brouillon et Bontempi à l’ensemble, pour finalement ne pas donner l’effet escompter au départ. Nous sommes à des milliers de kilomètres d’un travail fourni par Jens Johansson ou Alex Staropoli. Et somme toute, même la guitare et le chant, menés par Max Aguzzi, ne relèvent pas le niveau. Les riffs sont fades et sans saveur, et les lignes vocales n’expérimentent nullement. Les premiers, seconds et autres couplets et refrains sont identiques, répétitifs et assez ennuyeux. La voix du chanteur est pourtant plutôt agréable et on sent qu’il a un vrai potentiel, qui reste malheureusement inexploité.
L’habit ne faisant pas le moine, qu’en est-il des chansons ? Et bien, ici encore, une fois passés les deux premiers titres (sans tenir compte de l’intro inutile), on tombe rapidement dans une platitude et une uniformité lassante. L’accroche ne vient pas, même après plusieurs écoutes, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. On se trouve simplement face à un album sympa mais sans plus, qui ne nous emmène pas très loin. DRAGONHAMMER devra se remettre en question afin de donner un souffle nouveau à sa musique après ce Time For Expiation en demi teinte.