Douze années d’existence et sixième album studio pour NOSTRADAMEUS. Le temps passe. Je me souviens encore d’avoir acheté leur premier effort, Words Of Nostradameus, lors de sa sortie. Ne jurant, à l’époque, que par le True Metal, je dois même avouer me l’avoir procuré principalement pour le duo avec Joacim Cans de HAMMERFALL. J’avais trouvé les jeunes Suédois plutôt prometteurs sans être franchement transcendants. Il manquait un petit quelque chose pour que leur musique fasse son entrée au Valhalla du Metal. Et puis, mes goûts musicaux se sont élargis et je n’ai porté qu’une oreille furtive à leur second album The Prophet Of Evil qui, entre parenthèses, ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable avant de les oublier totalement.
Alors qu’en est-il de NOSTRADAMEUS aujourd’hui ? A l’époque, le groupe distillait un Speed Power Melodic un peu fade sans pourtant être mauvais et douze ans après sa création, le constat est que les choses n’ont pas vraiment changées. Leur musique reste sympathique mais malheureusement trop irrégulière. Ça commence pourtant sur les chapeaux de roues avec un « Walk Of Pain » très inspiré par IRON MAIDEN suivit par « Art Of Deception » sur lequel Freddy Persson (chant) s’en donne à cœur joie pour le plus grand plaisir de l’auditeur. On sent que l’envie est là. Le talent y est aussi car il y a réellement un potentiel, néanmoins les Suédois ne parviennent pas à l’exploiter jusqu’au bout. Les riffs de guitares sont plus agressifs que par le passé sans pour autant lorgner vers le Thrash. C’est un peu plus brut mais la production signé Anders Theander aseptise quelque peu l’ensemble. L’esprit est là mais le son pêche. Et c’est bien dommage car NOSTRADAMEUS s’essaye sur de nouveaux territoires qui leur réussissent plutôt bien. Le temps dira si le combo persévèrera dans cette voie pour se démarquer des autres groupes jouant dans la même ligue qu’eux.
Pour le reste de l’album, on a beaucoup d’inégalité. Les refrains sont souvent forts et puissants, mais cela est au détriment de l’ensemble des chansons. Les couplets manquent souvent de reliefs comme sur « Nothing » ou « Time For Madness ». Le long titre de plus de dix minutes qu’est « Broken Soul (Virgin Mary) » possède une structure intéressante et on ne se rend pas vraiment compte de la durée du titre. Ça coule de source et s’écoute bien mais on est encore loin d’un « Rime Of The Ancient Mariner » ou d’un « Halloween ». Le chemin vers la perfection est encore long, très long. Et alors que le bilan tirait plus vers des points positifs, NOSTRADAMEUS nous pond un « Illusion’s Parade » - titre instrumental qui tire plus sur une boucle d’effet que d’un véritable morceau -nullissime et complètement inutile. Et que dire de « Armageddon Forever » sur lequel Persson s’égosille façon Metalcore, ce qui lui donne plus un aspect ridicule que vraiment brutal.
Avec Illusion’s Parade, NOSTRADAMEUS ne passera certainement pas en première division. Ils parviendront à maintenir leur fan base mais je crains que cela ne s’arrête là. Après six albums, l’étincelle manque toujours… et c’est à se demander si elle arrivera un jour.