Je pense qu’il sera nécessaire à tous que je présente DEADBORN. Je ne me suis pas renseigné plus que ça, mais il semblerait que ce nom des moins inspirés pour un groupe de Death ne soit pas encore utilisé par quelque formation. Nos larrons sont teutons, au nombre de quatre. Après quelques succès locaux commis depuis 2002 et un premier EP autoproduit (Decades of Decapitation), ils ont l’occasion de nous présenter leur premier méfait professionnel par l’entremise de Massacre Records. Histoire somme toute classique, ce qui l’est moins c’est que la formation évolue dans le Death Technique. Chose plutôt rare en ces temps de retours aux mélodies plus simples et accessibles.
Je mets le CD dans mon lecteur, on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Du blast, des riffs de guitare ultra-rapides et des grunts. Ok, je n’étais donc pas bourré, je ne me suis pas trompé de CD. Très vite une petite voix me rappelle que mon ordinateur ne lit qu’une copie promotionnelle, protection anti-piratage oblige. Ces quelques premières secondes de musique résument le contenu des maigres 20 minutes du skeud. Me viennent très vite à l’esprit les noms de MARTYR, DYING FETUS ou encore NECROPHAGIST. Quoique ce que j’écoute est en deçà de mes références.
Il est difficile d’en dire plus sur cette oeuvre d’art germanique. Certes, on sent la parfaite maîtrise technique des musiciens et de la production sonore, mais j’ai bien du mal à repérer quelques atouts plus originaux. Le Death est bon, les riffs changent sans arrêt, variant structures rythmiques, soli et tempi. Mais au-delà des termes techniques italiens, on a du mal ne serait-ce qu’à retenir un seul passage d’une seule chanson, qui retiendrait notre attention par sa nouveauté. Mâchés et remâchés, les riffs perdent de leurs saveur, et si on ne peut qu’headbanger à l’écoute de ce Stigma Eternal, on voudrait un peu plus de discernement, un peu plus de personnalité. Ce n’est, il est vrai, que la première production du groupe et j’espère que par la suite ils pourront trouver leur propre voie, car il y a beaucoup de potentiel. Explorer de nouveaux sons, des façons différentes de jouer, de repenser le chant en quelque chose de plus subtil et de plus intéressant.
Soyons d’accord, j’ai passé un très bon moment avec DEADBORN. J’en sors avec une bonne dose de neurones en moins, les oreilles en compote. Je me ferais une joie de filer quelques coups de coudes et faire tournoyer les cheveux que je n’ai pas à un de leurs concerts. Ca bouge, c’est chirurgical, on en redemande. Mais à l’image de groupes que j’ai cité plus haut, DEADBORN a encore besoin de développer son sens de la musicalité, écrire des chansons plus cohérentes, afin que leur nom ne soit pas un parmi tant d’autres.