Au bout de trois ans d’existence, les français de GRIND-O-MATIC se sont enfin résolus à mettre en exergue leur premier opus de Grindcore, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué en lisant la fiche de présentation de ce jeune groupe hexagonal. Avec GRIND-O-MATIC, on est dans le domaine du Grindcore cradingue et de ces effluves de viandes froides avariées et ces bouts de barbaques nauséabonds, ces ustensiles de boucheries corrodés. Pas le Grindcore "propre" des dernières moutures de NAPALM DEATH.
Une panoplie de neuf quartiers de filets mignons produits par ces fans d’équarrissage et de carcasses purulentes suspendues au dessus de flaques d’urine jaunies à l’urobiline vous attendent sur cette rondelle de veau. Pour traduire ces visions, la musique des quatre français Grind-O-Manu (guitares/voix), Grind-O-Sidi (guitares), Peporc-O-Matic (rots en tous genres), Bob-O-Matic (batterie) ne fait pas dans le raffiné mais plus dans le gargantuesque. Au menu, incrustations de chair faisandée et de tâches d’hémoglobine, ce quatuor nous sert neuf morceaux de viande rosée retraçant leur fameux trois ans d’existence. Comme de coutume dans le microcosme du Grind, on perçoit un certain second degré qui transparaît au niveau du choix des titres des morceaux (« The Law is The Saw », « Zombie Manicure », « Grill Your Mother Bake Your Dog ») ou dans les surnoms choisis pas les musiciens comme par exemple Peporc-O-Matic derrière le micro aux cris porcins de gros verras qui font largement l’affaire. Bruitages en toute sorte comme des armes blanches transperçant de la chair humaine ou le passage à tabac d’une petite fille dans une cour de récré font de ce disque un véritable plaidoyer pour la boucherie humaine ! Carnivores et amis des porcs, votre amour de la viande sera ici grandement rassasié. La musique n’a rien d’inventive cependant les quatre charcutiers mettent tellement d’entrain et leurs tripes sur la table que cela en devient plus qu’intéressant et non dénué d’intérêt tels que sur les steacks « Zombie Manicure », le rôti « Butchered Before Birth » ou le bon faux-filet « Riot With The Dead ».
Comme on aurait pu s’y attendre, le son souffre du manque d’expérience et du manque de moyens des musiciens bien que leur musique soit de bonne facture, bien préparée et assaisonnée comme on le ressent au travers de ces morceaux bien cuits. Un groupe de Grind aux recettes de viandes rouges basiques et honnêtes qui ne nous surprennent guère mais qui ont au moins le goût (si on peut dire !) de proposer des morceaux de viandes de qualité pour un premier album.