ODDLAND ou les descendants directs de PAIN OF SALVATION. Ça c’est si on veut la faire courte pour ceux qui n’ont aucune envie de lire ces quelques lignes, beh oui hein dans quel monde vit-on aujourd’hui ? Dans une société over bookée. Vous n’avez plus le temps de rien mes pauvres chéris. Oui ça va oh tout le monde se plaint : « je n’ai pas le temps, je ne sais pas, je verrai, peut-être » stop ! C’est du vécut et pourtant … oui pourtant si l’on veut bien se donner la peine de ne pas seulement regarder, mais voir on peut aussi bien entendre plutôt que de se contenter uniquement d’écouter. Soyez le poète ayant pris le temps de s’attarder sur cette fleur si banale pour en compter toute la beauté, arrêtez le temps juste pour humer ce parfum si bref qui vous traverse au détour d’une émotion. Sans honte j’avoue avoir été happée par le contenu du dessin qui ornait la pochette du The Treachery Of Senses d’ODDLAND. Qu’est-ce qui pouvait se cacher derrière ce corps à demi consumé alors qu’il émanait d’une horde de bougies à la posture d’une séance de spiritisme ?

Toutes ces questions resteront sans réponse, mais ce que j’ai découvert n’en fut pas moins étonnant. Nous avons là un quatuor Finlandais et oui encore la Finlande, mais qui cette fois a gagné ses galons d’une manière peu commune dans un milieu de dur à cuire, et oui il a tout simplement (simple c’est vite dit) remporté le Suomi Metal Star, concours organisé par Century Media afin de faire signer un contrat à des petits nouveaux. Et bien chose faite nos quatre petits gars se sont attelés à la tâche et franchement ils n’ont pas fait semblant. C’est avec beaucoup d’ardeur qu’ils ont composé ce que nous sommes en droit de qualifier aujourd’hui de joyau. Les compositions sont colossales, elles possèdent une ossature fiable et époustouflante de pluralité. Il est tout de même peu courant de découvrir un premier effort aussi aboutit et s’ils voulaient frapper fort dès le départ alors le pari est tenu. La maturité que ce soit du jeu, de la technicité ou de la composition de chaque morceau est telle qu’on a peine à croire qu’il s’agisse de novices dans le secteur.

A tour de rôle les titres s’enchaînent en desservant un climat décalé aux accords truffés de distorsions en tous genres nous plongeant ainsi dans un univers particulier.

Finalement qui a dit que c’était dans les vieux pots que nous faisions la meilleure soupe ?