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OCEAN (FRA) - Georges Bodossian (Avril-2016)


OCEAN fait partie des fleurons du Hard Rock français des années 80. De ceux qui ont contribué à écrire un pan de l'histoire du Rock en France ! Au même titre que TRUST, il a su s'imposer sur la scène française grâce à des prestations scéniques impressionnantes et des hymnes qui déambulent encore dans la mémoire de nombreux fans. Nos parisiens ont débutés en 1974 alors que le progressif régnait en maitre sur la planète et sont des précurseurs de la scène française ! Il faudra quelques années pour que le line-up se stabilise, la rencontre entre Georges Bodossian et Robert Belmonte sera fondamentale ! Doté d'une voix puissante et haut perchée, il apporte une dimension supplémentaire qui va tout changer, OCEAN a enfin trouvé la voix qui lui manquait. La dream team était née et allait très rapidement s'imposer sur l'hexagone ! En 1977, ils déboulent avec un premier album encore fortement marqué par les années 70 mais qui laissent présager un avenir radieux tant les capacités du combo sont énormes ! Le gang écumera les salles de France et de Navarre ce qui leur permettra d'acquérir une présence scénique de plus en plus efficace. C'est en 1979, avec la signature chez Barclay, qu'OCEAN évoluera vers un Rock puissant où les guitares règnent en maitres. Ils seront d'ailleurs les premiers à signer dans une maison de disques quelques mois avant TRUST. Ils se retrouvèrent très vite au studio Aquarium aux côtés de Andy Scott (URIAH HEEP, PINK FLOYD, DAVID BOWIE) pour graver leur deuxième galette ou figurent déjà quelques morceaux qui deviendront par la suite des classiques comme "Qu'est-ce que tu dis" ou encore "Je suis mort de rire". Avec un chant en français et des textes très revendicatifs, OCEAN passe la vitesse supérieure. En janvier 80 nos amis se retrouvent sur les routes aux côtés d'AC/DC pour le Highway To Hell Tour, une première partie qui leur permettra de sillonner toute la France et d'acquérir une puissance de feu exceptionnelle. La machine est lancée et ne va plus s'arrêter. Ils enchaînent sur une tournée de 60 dates où ils en profiteront pour enregistrer tous les shows dans l'optique de sortir un album live n'étant pas tout à fait satisfait du son de leur dernier lp, au final ce sera A Live + B qui qui sera un mix de titres studios et de live de quoi découvrir la puissance scénique de nos bad boys. En 1981, ils partent à Londres au Battery Studio pour enregistrer aux cotés de Tim Friese Green (QUEEN, TALK TALK) leur quatrième méfait qui par la suite deviendra un classique incontournable grâce à des titres comme "Aristo", "Rock'n'Roll" ou encore "A Force De Gueuler", des bombes métalliques qui vous scotchent les neurones sans jamais plus vous laisser en paix. Un must doté d'un son monumental qui aujourd'hui encore vous fait frémir. OCEAN est au top artistique et repart en tournée au côté d'IRON MAIDEN sur le Killers World Tour, de nombreuses dates françaises, leur efficacité redoutable impressionnera d'ailleurs la bande à Steve Harris. Pourtant, malgré les passages TV et les innombrables concerts donnés à travers toute la France et en Europe, le combo ne semble pas passer le cap supérieur malgré des ventes correctes à l'instar de TRUST qui est devenu en quelques années le leader incontesté de la scène française grâce a leur hit "Antisocial". OCEAN ne parvient pas à imposer un titre majeur sur les ondes. Le doute s'installe et la formation se séparera en 1982 suite au rachat de Barclay par Polygram. Georges Bodossian et Alain Gouillard quittent le navire alors en pleine dérive, pourtant Robert Belmonte et Noel Alberola décident de poursuivre l'aventure et recrutent un nouveau batteur Robert Calfati par la suite Farid Medjane et Bennie Sloyan à la guitare, cette nouvelle version donnera quelques concerts et enregistrera un 45 tours qui tombera très vite dans l'oubli. Alors que l'on croyait le vaisseau gisant au fond des abymes, Robert et Georges se retrouvèrent en 1986 l'appel du coeur pour enregistrer un nouveau 45 tours qui malheureusement ne convainc personne tant la différence musicale est énorme ! Le duo choisissant d'oeuvrer dans un Hard FM très classique. Ce soubresaut clôturera l'aventure pour de nombreuses années, Georges gardant toujours un regard bienveillant sur le destin d'OCEAN pendant ces longues périodes de sommeil. Il faudra attendre 2001 pour les entendre de nouveau grâce a une reprise exceptionnelle de TRUST : "Ton dernier acte". Une nouvelle fois, les deux compères se remettent au travail et commencent à composer de nouveaux titres dans l'optique d'un retour en studio. Malheureusement la disparition tragique de Robert Belmonte mettra un terme à l'aventure. Il faudra attendre 2009/2010 pour que Georges décide de replonger dans les archives d'OCEAN pour la préparation d'un magnifique coffret "Story Live And More" indispensable pour bien cerner le parcours de la formation. L'envie est de retour et notre ami se sent enfin prêt pour revenir et porter haut et fort son étendard sur scène dans un premier temps. Après plusieurs concerts parisiens ou l'accueil des fans fut au-delà de leurs espérances la magie opère toujours et les encourage à poursuivre l'aventure. Il ne leur restait plus qu'à composer de nouveaux morceaux bonifiés par l'arrivée d'un nouveau chanteur Stef Reb doté d'une voix puissante et chaude, la gestation sera longue puisqu'il faudra attendre six ans pour que nos amis nous concoctent "C'est la fin…" véritable renaissance qui montre qu'OCEAN est toujours bel et bien là et sait encore faire parler la poudre ! L'esprit est toujours présent reconnaissable entre mille. Il n'en fallait pas plus pour soumettre le sieur Bodossian à la question après tant d'années d'absence. C'est avec un plaisirs non dissimulé que votre serviteur a pris son téléphone afin d'en savoir un peu plus sur la genèse de "C'est la Fin…" le premier album d'OCEAN depuis trente-cinq ans, un véritable évènement qu'il faut savoir apprécier. Entretien avec un guitariste très affable et sympathique pour un voyage au coeur du temps, une histoire hors du commun. Dépaysement garanti au cours d'une interview marathon sans langue de bois, une plongée surprenante dans l'univers impitoyable du business où la genèse de l'échec d'un groupe brillant et bourré de talent ! Magnéto Georges c'est à toi, fais nous voyager dans ce monde ô combien magique où le Metal régnait en maître sur l'hexagone !

Line-up
: Stef Reb (chant), Georges Bodossian (guitare), Noël Alberola (basse), Alain Gouillard (batterie)

Discographie : God's Clown (1977), Ocean (1979), A Live+B (1980), Ocean (1981), Story Live & More (2010), Ocean Best Of (2011), C'est La Fin (2016)



Metal-Impact. OCEAN a débuté en 1974, te souviens-tu de la naissance de la formation ?
Georges Bodossian. Ca démarre en 1973, d'une manière très classique, deux potes qui se retrouvent, qui écoutent de la musique puis l'envie de jouer ensemble. On écoutait beaucoup de musique progressive car à l'époque c'était la tendance. Je travaillais avec un ami qui jouait des claviers, je voulais absolument monter un groupe. Un jour j'ai eu un flash en écoutant l'album de YES (Tales From Topographic Oceans), j'ai pensé que cela serait excellent de trouver un nom qui s'écrive de la même manière en français et en anglais. Lorsque j'ai vu le mot OCEAN sur l'album de YES, je me suis dit que c'était celui là et c'est devenu le nom du groupe. Ensuite peu à peu j'ai cherché des musiciens, à l'époque il fallait passer des annonces dans les journaux ou les magazines, c'est de cette manière que le premier line-up de groupe est née. J'assurai le chant et la guitare aux côtés d'un clavier, d'un bassiste et d'un batteur. Avec cette formation, qui n'est pas celle que l'on a connue par la suite, on a commencé à tourner un peu partout en France. On était dans la mouvance des formations progressives comme MAGMA, ANGE, ATOLL... On a même fait des dates avec CARAVAN. Au départ, on a eu quelques changements de line-up surtout au niveau des batteurs. Par la suite, on a été confronté au problème du service militaire qui impactait tous les membres du groupe. Certains ont dû partir car ils n'ont pas réussi à se faire réformer ou virer. Je me suis retrouvé tout seul. Je voulais absolument continuer OCEAN. Début 1975, je rencontre grâce à un ami commun du futur batteur les membres qui allaient par la suite jouer sur tous les albums d'OCEAN, Noël Alberola à la basse, Robert Belmonte au chant et Bernard Leroy qui officiait à la batterie au sein d'ASPIC et un peu plus tard BLACK MOON. Bernard Leroy sera par la suite remplacé par Jean Pierre Guichard le batteur d'ANGE et Alain Gouillard pour la dernière période Barclay. C'est ce combo qui assurera les tournées avec AC/DC et IRON MAIDEN et aussi pour les tournées d'OCEAN.

MI. En 1977, vous signez votre premier contrat avec le label CRYPTO !
Georges. Oui exactement, en fait on enregistre un album puis on cherche un distributeur. Ce n'était pas évident, on trouve alors le label Crypto créé par le groupe ANGE, c'était parfait avec GANAFOUL, MONA LISA, LITTLE BOB STORY et bien d'autres. ANGE gérait le label mais c'était un artiste Phonogram. Quant à nous, on avait un contrat de licence avec Crypto, nous avons produit ce premier album.

MI. Est-ce qu'en 1977 il était plus facile de signer avec une maison de disques pour une formation française que de nos jours ?
Georges. Non, c'était compliqué. D'autant plus que l'on faisait une musique plutôt difficile, un mélange de Hard Rock et de musique progressive. Ca donnait un genre de KING CRIMSON mélangé à du LED ZEPPELIN, c'était le résultat des deux premières années que j'avais passé avec les autres formations et l'arrivé des nouveaux musiciens. C'était une fusion intéressante et très originale.

MI. Ce premier opus s'appelait "God's Clown" et vous chantiez en anglais !
Georges. Un album concept décliné en huit titres. On y trouvait un enchainement des morceaux que l'on jouait d'affilés en concert. On a enregistré les titres en 1976 et en 1977 l'album sort chez Crypto.

MI. TRUST a débuté au même moment que vous !
Georges. A cette époque TRUST n'existait pas encore, c'est lorsque l'on a signé chez Barclay que l'on a commencé à se croiser avec eux, je pense qu'ils sont arrivés en 1978 avec la sortie de leur premier 45 tours, mais ce n'était pas à la période de God's Clown.

MI. Vous pratiquiez alors une sorte de Rock progressif puissant. Pensez-vous que vous étiez des précurseurs ?
Georges. On n'était pas tout à fait les seuls mais c'était nouveau, original, peut être les premiers à avoir fait cette fusion, une première expérience de groupe, de créativité. C'était facile, on avait 23/24 ans et on avait envie de faire plein de choses, des idées très différentes de celles d'aujourd'hui. Tout était possible, on planait en faisant de la musique, c'était complètement différent. On pouvait jouer du Rock'n'Roll, du Blues, du Jazzrock, de la musique progressive. Nos influences pouvaient aller de LED ZEPPELIN en passant par FRANK ZAPPA ou de DEEP PURPLE à CRIMSON. On aimait tout ce qui était bon, c'était une époque extrêmement riche et très créative. Avec le recul, effectivement, je me dis qu'en 77 c'était quand même osé, nous avons beaucoup tourné et on a réussi à défendre cet album un peu partout, une très belle période.

MI. En 1979, vous signez avec BARCLAY après un concert au Rose Bonbon...
Georges. Oui en 1978 c'est le début du Rose Bonbon, il y a toujours un endroit où tout se passe. C'était le lieu à la mode. On était assez présents sur place, on prêtait souvent notre sono car à l'époque on était bien équipés et complètement autonomes au niveau du matériel. Lorsque nous n'étions pas en tournée, c'était notre système son qui sonorisait souvent les concerts au Rose Bonbon. A cette période, notre management commençait à chercher d'autres perspectives au niveau des maisons de disques avec des moyens plus importants que Crypto. On a eu une proposition par les Editions EMI et nous avons joué cinq ou six titres devant eux sous forme de concert privé au Rose Bonbon. On a utilisé le lieu pour leur montrer ce que l'on savait faire, ils ont été séduits et nous avons signé un contrat éditorial. A cette époque les éditeurs s'intéressaient aux artistes, aux auteurs, aux compositeurs et aux groupes. Ils étaient sans cesse à la recherche de nouveaux talents pour pouvoir les faire signer dans des majors.
Par la suite, par l'intermédiaire d'EMI, notre éditeur a eu le choix entre CBS et BARCLAY. C'est d'ailleurs drôle par rapport à ta question sur TRUST, on ne les connaissait pas encore mais ce que je sais c'est que CBS cherchait un groupe français pour leur catalogue ainsi que BARCLAY. On a eu le choix entre deux signatures CBS ou BARCLAY, c'est notre éditeur EMI qui a préféré BARCLAY. Ce qui est marrant dans cette histoire, c'est que quelques jours plus tard après notre signature chez BARCLAY, TRUST signait à son tour chez CBS. On aurait pu signer chez eux et peut être que tout aurait été un peu différent dans l'histoire de chaque combo. Bref, on signe donc chez BARCLAY fin 1978 début 1979 c'est une des dernières signatures d'Eddy Barclay, ensuite nous avons été pris en charge par la maison de disques et l'éditeur et on se retrouve dans une dynamique de major, OCEAN décolle.

MI. En juillet 1979, vous entrez en studio avec Andy Scott (URIAH HEEP, DAVID BOWIE, PINK FLOYD) et Martin Gordon. Comment se sont déroulées les sessions d'enregistrements ?
Georges. On avait pris un peu de maturité. Pour le premier album, c'était un peu une découverte du travail en studio. On avait enregistré ce premier LP dans de très bonnes conditions mais là on était pris en charge par des professionnels avec Andy Scott à la console et Martin Gordon à la réalisation. C'était le choix de Barclay et à mon avis ils se sont plantés, les deux anglais ne s'entendaient pas et en studio c'était compliqué. Andy aurait du réaliser cet album, il était plus sensible à ce que l'on faisait et beaucoup plus créatif. Martin était beaucoup plus jeune et dispersé. A ce moment-là, les ROLLING STONES étaient à Paris dans les studios Pathé à Boulogne. Martin était sans arrêt là bas pour des jams nocturnes. Il a été très léger sur cet album et assez absent artistiquement alors qu'Andy avait un savoir faire et une maitrise totale. Finalement, nous nous sommes très bien entendus avec lui, ça reste une très belle expérience et un bel album : "Je Suis Mort De Rire", "Menteur", "Les Yeux Fermés"...

MI. Il y a un grand changement puisque pour la première fois vous adoptez le chant en français !
Georges. Au début des années 80, chanter en français était presque une obligation. Impossible pour un groupe français de signer un contrat avec une major en France tout en chantant en anglais. C'était aussi un choix qui nous semblait plus évident avec un durcissement du style. De nos jours, c'est différent car les ouvertures ne sont plus les mêmes. Tu as la planète entière pour faire découvrir ta musique. Après chacun fait le choix qu'il veut, mais je pense que lorsque l'on est un groupe français, la langue de Molière permet de véhiculer nos idées plus clairement.

MI. Tu es plus sensible au chant en français ?
Georges. Il est impensable pour moi de véhiculer des idées en anglais. OCEAN est un groupe français. Je ne pense pas que TRUST, TELEPHONE ou NOIR DESIR auraient vendus autant d'albums en France chantant en anglais.

MI. Pour la pochette, vous avez travaillé avec Jean-Baptiste Mondino !
Georges. C'était en 79, j'ai gardé un très bon souvenir de cette collaboration. Après, il est devenu celui que l'on connait mais à l'époque on a élaboré cette pochette dans un petit endroit. Je pense que c'était chez lui, peut-être même son aquarium. C'était sympa, ça reste un très bon souvenir.

MI. En janvier 1980, vous ouvrez pour AC/DC (Highway To Hell Tour) sur six dates. Je suppose que cela a été une expérience extraordinaire !
Georges. Un coup de fil et du jour au lendemain on nous propose d'ouvrir pour AC/DC. Lorsque nous avons eu cette opportunité là on l'a saisi tout de suite, tu ne dis pas non à AC/DC, on a plutôt dit : Oh !!! A l'époque AC/DC était très important mais pas aussi planétaire qu'aujourd'hui, on les a rejoints alors qu'ils en étaient en fin de tournée mondiale, juste un peu avant Jean Pierre Guichard le batteur qui jouait sur l'Aquarium (Ndr : nom fréquemment donné au deuxième album studio) nous a lâché pour rejoindre ANGE. On s'est donc retrouvé sans batteur. C'est pour cette raison que sur la pochette intérieure de cet album nous ne sommes que trois, il manque le batteur. Alain Gouillard arrive juste après au moment où on nous fait cette proposition d'ouvrir pour les frères Young. Et on se dit qu'il faut quand même y aller, même sans répéter avec ce nouveau batteur. On ne réfléchit pas et on fonce, on a fait ces six dates et c'était extraordinaire.

MI. Quel souvenir gardes-tu de Bon Scott ?
Georges. De très bons souvenirs, Bon Scott était très abordable. Les autres un peu moins, Angus était à part, protégé par tout le staff qui les accompagnait. Il fallait faire attention à lui. Il se donnait tellement. On ne les voyait pas trop, ils arrivaient dix minutes avant de monter sur scène. Bon lui était là, il avait toujours un petit geste de la main pour nous. Il venait voir la fin de notre set toujours sur le côté de la scène, on le voyait de loin. Il nous faisait un signe de la main. Il était super cool. On avait toujours une bouteille de Scotch dans nos loges de sa part. Il aimait beaucoup Robert, il y avait un problème de langue car Robert ne parlait pas anglais et Bon pas le français mais ils arrivaient quand même à boire des verres ensembles et se raconter des histoires ! [Rires] ... Je ne sais pas de quoi ils parlaient mais ils arrivaient à s'entendre. Une aventure incroyable, des concerts à ce niveau là ça forme un musicien. En quelques shows, on a pris une assurance que l'on n'avait pas auparavant.

MI. En France, vous êtes la dernière formation à avoir ouvert pour eux juste avant la disparition de Bon Scott !
Georges. Oui je crois, mais on n'a pas fait Paris, un autre groupe était programmé pour ce concert. (ndr : JUDAS PRIEST le 4 décembre 1979. AC/DC a donné deux concerts ce jour là : un à 16h et un autre à 20h).

MI. Quel regard portes-tu sur AC/DC en 1979 ?
Georges. C'était une machine de guerre totalement rodée avec une complicité terrible entre les deux guitaristes et le chanteur. Angus était à 100 pourcent, c'était vraiment impressionnant. Ils étaient tellement brillants devant entre Bon et les frères Young que l'on oublie un peu les parties rythmiques démentes, basse/batterie métronomiques d'une efficacité redoutable.

MI. Vous avez enchainé sur une tournée de soixante dates en France... Ce qui, aujourd'hui, parait presque irréel !
Georges. Oui, c'était ce que toute formation faisait à l'époque. TRUST l'a fait, TELEPHONE, SHAKIN'STREET et d'autres. Les maisons de disques nous mettaient sur les routes car il y avait des disquaires dans toutes les villes. Lorsque tu jouais à Valence, Bordeaux ou Bourg En Bresse, tu allais chez les disquaires faire des dédicaces, des interviews radios et des télés régionales et le soir le concert. Nous étions la plus part du temps sur la route.

MI. Vous avez aussi joué à l'Olympia...
Georges. Oui, pour le "Le Rock d'Ici". 7 journées de Rock français, avec une belle programmation, ATOLL, BIJOU, LITTLE BOB STORY, GANAFOUL ... C'était lors de notre première période. On était encore un peu dans la musique Rock progressive.

MI. Pourquoi avoir choisi de sortir un vinyle Live A+B après seulement deux albums studio ?
Georges. La raison est simple, frustrés et déçus par la production de ce dernier album (Aquarium), on voulait rattraper le coup et faire un live c'était la solution. Avec le recul, c'est vrai que c'était assez inhabituel pour un groupe Rock d'enregistrer un live à cette époque et très couteux. Les studios mobiles étaient rares et toujours accaparés par des tournées mondiales. On l'a enregistré avec le Mobile One des ROLLING STONES, ils sont donc venus sur quelques dates de la tournée et ont enregistré les concerts, malheureusement je n'ai jamais compris pourquoi Barclay n'a pas demandé à ce que la totalité des concerts soit enregistré, uniquement les quatre titres concernés chaque soir "Dégage" et deux inédits "Qu'est-ce que tu dis ?" et "On se rock de moi". C'était vraiment stupide, ou bien tout a été enregistré mais on n'a jamais eu accès à ces bandes. Je ne sais pas, apparemment ils auraient eu des directives pour n'enregistrer que ces quatre titres ceux que tu retrouves sur l'album. Ils sont venus sur trois dates et ils ont enregistré les mêmes titres chaque soir, c'était la stratégie Barclay. Vraiment nul, au final quatre titres live dont deux inédits et en face B quatre morceaux du dernier album (Aquarium) ça sera le A Live + B. Nous étions contents de pouvoir transmettre enfin l'énergie du groupe sur scène et déçus parce qu'on aurait préféré avoir un album uniquement live.

MI. Vous avez donné beaucoup de concerts pour défendre Live A+B ?
Georges. Non car on était déjà sur la route, on a fait deux tournées cette année-là. Ensuite, nous sommes partis à Londres pour enregistrer le nouvel album.

MI. Vous êtes partis au Scorpio Sound Studio enregistrer avec Tim Friese Green (QUEEN, TALK TALK) et Dennis Weinreich (TRUST, Jeff Beck)...
Georges. On était en pleine progression et on a exigé d'avoir un vrai producteur, un vrai réalisateur pour ne pas recommencer les erreurs commises auparavant. On a posé nos conditions, Barclay a essayé de contacter Phil Collins mais on n'en voulait pas et puis il était booké sur trois ans, pas assez Rock pour nous. Ensuite, nous avons rencontré Brian Humphries (PINK FLOYD, BLACK SABBATH) mais ça n'a pas marché. Nous souhaitions travailler avec Tony Platt (AC/DC), il était d'accord mais problème de timing car il était en pleine session avec TRUST. Finalement, on a rencontré Tim Friese-Green (QUEEN, TALK TALK) qui est venu nous voir en France. On a bien accroché avec lui. Il est venu faire toute la pré production et on a travaillé sur tous les titres ensemble. Nous étions enfin bien entourés et rassurés. Pour arriver au meilleur résultat, il était hors de question d'enregistrer cet album en France. On voulait travailler avec Tim à Londres avec les meilleures conditions possibles. On est parti à Battery Studio là où toutes les rythmiques d'AC/DC ont été faites. C'était le lieu où il fallait enregistrer les rythmiques. Par la suite toutes les guitares, les overdubs, les voix et le mixage à Scorpio Studios avec Dennis Weinreich (Jeff Beck, TRUST). On n'a pas loupé ce disque, c'est un album qui sonne, bien produit, avec des bons titres et une belle énergie. Il n'a pas vieilli, c'est le secret d'une bonne production.

MI. On retrouve sur Ocean de nombreux classiques. Etiez-vous conscient que ces morceaux allaient devenir des hymnes ?
Georges. On sentait qu'avec un durcissement du style, on avait trouvé ce qui nous correspondait le mieux à ce que l'on possédait naturellement à savoir un Rock plus dur et binaire. C'était puissant, on avait trouvé le bon système et on a rendu ça naturellement sur scène. Ca a donné "Aristo", "A force de gueuler" et "Rock n'roll". On a finalement commencé à se concentrer uniquement sur les titres qui fonctionnaient sur scène et ça donne cet album.

MI. Ensuite, vous êtes parti en tournée avec IRON MAIDEN. Quel souvenir gardes-tu de ces dates aux côtés de la vierge de fer ?
Georges. En fait, cela s'est déroulé en deux étapes. Après la tournée AC/DC et les nombreuses dates en tête d'affiche, nous avons gagné en maturité et assurance. Quand on a rejoint MAIDEN, on avait l'impression que le groupe était un peu fragile. Ils avaient des problèmes, on a senti que quelque chose ne fonctionnait pas avec Paul Di'Anno, on a vécu ce moment là.

MI. Quelles étaient vos relations avec Paul Di'Anno ?
Georges. Je ne l'ai pas beaucoup connu, il restait très à part du reste de MAIDEN. Il avait une attitude Punk Rock alors que tous les autres étaient plutôt Heavy Metal. Il était très différent des autres musiciens qui étaient discrets et sympathiques. Di'Anno toujours un peu limite, je ne sais pas si c'était un genre qu'il se donnait mais ça ne fonctionnait pas entre eux. C'était apparemment compliqué.

MI. Vous avez fait de nombreux passages TV notamment chez Drucker, Guy Lux ou Dimanche Martin... Ce qui parait inimaginable aujourd'hui !
Georges. Oui de nombreux passages, on savait qu'il fallait faire toutes ces émissions pour être vus par le plus grand nombre. Mais ce qui était super, c'est que dans leurs programmations il y avait toujours une formation Rock ou un peu plus barré que de la variété traditionnelle. C'était formidable d'être aussi exposé.
Il n'y avait que trois chaines de télévision donc lorsque tu passais chez Dimanche Martin, Drucker ou Guy Lux et quelque soit l'endroit en France tout le monde regardait son émission. Lorsque OCEAN faisait un Dimanche Martin, même si ce n'était pas leur style musical, les gens retenaient que c'était OCEAN. C'est resté un peu dans la mémoire collective, on était présentés, on annonçait nos albums et les dates de nos tournées. Ca donnait aux groupes et aux artistes en général une visibilité terrifiante. Nous n'étions pas les seuls à faire ce genre d'émission. TRUST a fait les mêmes émissions ainsi que TELEPHONE et d'autres groupes que l'on retrouvait souvent sur la route. C'est inimaginable aujourd'hui !

MI. Vous avez même failli jouer sur le porte avion Nimitz !
Georges. On était en tournée à Châteauvallon, une partie des marins du porte-avions Nimitz qui étaient en perm sont venus au concert. Ils ont mis une ambiance extraordinaire. Après le concert, des officiers américains sont venus nous voir pour nous proposer si nous serions intéressés pour donner un show sur le Nimitz. Ils étaient basés près de Toulon, on a saisi immédiatement l'occasion et notre maison de disques a contacté le commandement américain. Mais tu ne peux pas jouer comme ça sur un navire américain, il faut des autorisations. Tout était prévu pour le faire. Barclay contacte Yves Mourousi alors présentateur du journal de 13h sur TF1 pour faire une émission spéciale avec OCEAN sur le porte-avions Nimitz. On a réussi à caler le calendrier car on était en tournée et le porte-avions ne restait que quinze jours en mouillage dans le sud de la France. Tout est ok et au final nous n'avons pas les autorisations françaises pour aller jouer sur le Nimitz. Je ne sais pas quelles sont les vraies raisons mais nous n'avons pas pu le faire... C'est dommage, voilà pour cet épisode.

MI. Pourquoi avoir décidé de quitter OCEAN en 1982 ?
Georges. OCEAN était en activité depuis 1975/1976 et depuis 1978 on n'arrivait pas à décoller comme on l'aurait souhaité. Nous n'étions pas satisfaits de Barclay. On n'arrivait pas à obtenir ce que l'on voulait et cela devenait très compliqué. A force de tourner nous étions fatigués, cela devenait très compliqué au niveau de nos vies personnelles, on avait une activité importante et toutes nos royalties étaient sans cesse réinjectés dans nos tournées. Sur la route, on avait 20 tonnes de matos, d'éclairages et du son qui venait d'Angleterre. Il fallait payer tout ce monde. C'était un gouffre financier, on sentait les limites de notre maison de disques. Ensuite, nous avons appris le rachat de Barclay avec Polydor et Phonogram par le groupe Polygram qui par la suite deviendra Universal. Au moment de la signature de notre contrat, cette perspective de rachat était déjà planifiée. On l'a su bien après évidemment. Nos albums se sont bien vendus mais on n'a pas fait de tube ni de hit ou de titre incontournable tels que "Antisocial" ou "La Bombe Humaine". Cela nous aurait permis de devenir plus autonomes et de dicter notre loi au niveau du business. A ce moment-là, on est usés et lorsque l'on voit rachat de Barclay par Polygram on se demande alors ce que l'on va faire.
Sans entrer dans les détails et en désaccord total avec notre management, nous décidons avec Alain de quitter le groupe. Noël et Robert restent et décident de continuer mais ça n'a pas duré bien longtemps, juste le temps d'enregistrer deux titres et tout s'arrête en 1983.

MI. En 1986, vous vous reformez !
Georges. Oui trois ans après la séparation du groupe, c'était juste une envie de se retrouver avec Robert sans penser à une reformation. J'avais composé quelques titres et je me suis dit que ça serait bien que l'on retente quelque chose avec OCEAN. Je lui ai proposé de l'enregistrer en le produisant nous mêmes sans rien demander à personne, uniquement pour le plaisir. On est alors dans une période différente, c'est le Rock FM qui domine. On a réappris à travailler ensemble mais d'une manière complètement sereine, sans pression, sans management et sans maison de disques. On a trouvé immédiatement un label et nous avons enregistré "Juste au bout du désert". Par la suite, quelques années plus tard, une nouvelle version du même titre pour Sony Music. En 1998, sort la réédition du premier album du groupe God's Clown pour Mantra Records. Toujours en 1998 et en 1999 sort les compilations Révolution 1 et Révolution 2, Anthologies du Hard Rock français pour Axe Killer. En 2000 sort la réédition du dernier album Barclay, "Aristo", "Je suis mort de rire", "Rock n' Roll", "Qu'on me laisse le temps" avec en bonus les quatre titres live du OCEAN A Live + B. En 2001, notre participation au Tribute to TRUST où nous avons repris "Ton dernier acte" chez Axe Killer, c'est finalement en 2004 que nous décidons de remonter le groupe avec un nouvel album. Malheureusement, cette envie commune ne verra jamais le jour avec le décès de Robert.
En 2008, Axe Killer me propose de rééditer toute la discographie d'OCEAN, Story, Live and More sous forme de coffret quatre albums dont le premier album Barclay jamais réédité, des bootlegs et des mixs inédits, un beau livret. Une très belle occasion pour plonger dans le passé historique du groupe et de rendre un vibrant hommage à Robert, il sortira fin 2009.

MI. Est-ce qu'à ce moment-là tu as pensé à reformer OCEAN ?
Georges. Non, je n'y pensais pas du tout. J'étais alors sur un projet perso, j'avais pratiquement enregistré un album mais au final c'est resté dans les tiroirs. On fait des choses passionnément et puis d'un seul coup on passe à autre chose. Pour moi l'histoire était terminée. Je voulais juste laisser une trace honorable et respectueuse de tout ce que l'on avait fait. Ensuite, j'ai vu les réactions de gens qui étaient très positives à la sortie de Story, Live And More. Je me suis dit que c'était tout de même dommage de ne pas faire un concert pour fêter cet évènement. J'ai contacté Alain Gouillard, et au départ on s'est dit que l'on allait faire appel à plusieurs chanteurs et jouer simplement quelques titres. C'est alors que l'organisateur du Paris Metal France Festival nous propose d'assurer la tête d'affiche de son festival à condition de remonter OCEAN. Le problème, c'est que l'on n'avait toujours pas de chanteur. On a donc fait passer des auditions et on a trouvé Stef. Il correspondait parfaitement à OCEAN, c'était en 2010 et on s'embarque pour le Paris Metal France Festival pour le 10 janvier 2010 à la Locomotive. Malheureusement, cette édition du PMFF n'aura jamais lieu et après quelques concerts de rodage le grand retour sur scène se fera un peu plus tard au Bus Palladium le 30 septembre 2010.

MI. Le premier show d'OCEAN après des années d'absence a eu lieu au Pacific Rock !
Georges. Oui après tant d'années d'absence, un moment particulier. C'était super !

MI. Tu as été surpris de voir que l'on ne vous avez pas oublié après trente ans d'absence ?
Georges. Oui évidemment, lorsque j'ai vu cette salle pleine, les fans et nos amis qui étaient là j'ai compris qu'il se passait vraiment quelque chose. C'était extraordinaire, de belles sensations et des moments très particuliers ça te donne envie. On a souhaité donner un concert à Paris pour officialiser le retour du groupe, quelque temps après j'ai été contacté par le manager de Louis Bertignac qui nous proposait de produire une date avec OCEAN au Bus Palladium. On a donné ce concert, un super moment et ça a déclenché la reformation.

MI. Il a tout de même fallu attendre six ans pour que vous reveniez avec un nouvel opus !
Georges. Oui tout simplement parce que ce n'était pas prévu, de 2010 à 2013 on était pas du tout dans cet esprit là. On commençait juste à rejouer ensemble, je me suis aussi rendu compte que tout avait considérablement changé, aujourd'hui on ne fait plus de tournées et les groupes sont pratiquement livrés a eux mêmes. La disparition du support est une véritable catastrophe pour les artistes, un retour direct à la case amateur, le téléchargement ? Ce sont des chiffres ridicules ! Ce n'est pas avec ça que tu vas monter une tournée ou acheter du matériel ! Je me suis rendu compte que c'est compliqué et que pour faire un album il faut le produire soit même, l'industrie du disque est en pleine faillite. Il nous a fallu trois années pour tout remettre en route, de retrouver les mêmes sensations et de voir si ça pouvait fonctionner à nouveau. Pour moi, c'est surtout un moyen de passer du bon temps et m'amuser avec mes camarades. On a donné quelques concerts et là pour officialiser un vrai retour il fallait retourner en studio pour faire un nouvel album. C'est en 2013 que j'ai commencé à rassembler quelques idées et visualiser la perspective d'une nouvelle galette. J'en ai alors parlé aux autres membres du groupe qui eux aussi étaient très motivés. C'est à ce moment là que j'ai décidé de le produire.

MI. As-tu utilisé des titres que tu avais écrits au fil des années avec Robert ?
Georges. Non, je voulais faire quelque chose de totalement nouveau et donner un véritable territoire à notre chanteur. J'avais envie de partir sur des choses nouvelles même si on retrouve notre manière de faire. La plupart des titres ont été composes les trois dernières années. Au final, nous avions vingt titres parmi lesquels on en a sélectionné dix.

MI. Est-ce que succéder à Robert a été une épreuve difficile ?
Georges. Oui ça été difficile, on ne pensait pas trouver quelqu'un. Les auditions ça ne veut pas dire grand-chose, soit il se passe un truc ou il se passe rien. Stef est arrivé et pour résumer, c'était le seul qui connaissait les textes par coeur. Il a pris le micro... On a fait trois, quatre et c'était parti, tout se joue dès les premières secondes. Avec Alain, on s'est regardé et on tout de suite compris que c'était lui. On avait l'impression de retrouver un peu Robert, on a eu cette sensation et on l'a ressenti dès la première seconde. C'était exactement pareil le jour où j'ai rencontré Bernard, Noel et Robert, je cherchais un groupe et eux un guitariste tout s'est joué dans les premières secondes. Au premier accord, il a suffi d'un regard pour que l'on se rende compte que ça fonctionnait entre nous. Lorsque ça devient trop laborieux, ça ne marche pas. Là, il y avait cette magie. Ce n'est pas lié au fait de bien jouer ou d'être le plus performant, il se passe un truc ou il se passe rien, c'est comme ça quand tu fais de la musique. Là, il s'est passé quelque chose avec Stef et c'était réciproque. C'est pour ça qu'on l'a gardé.

MI. L'album s'appelle C'est La Fin... Ca peut porter à confusion, on peut penser que vous faite vos adieux !
Georges. Oui, c'est exactement ça ! [Rires] ... Non mais je m'amuse beaucoup avec ce titre. Je ne pense pas qu'il sera le dernier. C'est juste le dernier titre de cet album, qui parle de l'utopie d'un futur meilleur, le symbole de la fin d'une période et le début d'une autre. 35 ans que nous n'avions pas enregistré d'album. Le dernier en 1981 a marqué une génération de musiciens, en tout cas ceux qui s'intéressent au Hard Rock en France.
C'est L'album de la fin et de la continuité, un trait d'union, une passerelle avec le passé historique d'OCEAN. Nous avons pris le temps pour le réaliser. Prendre du recul c'est important, ça permet d'avoir une meilleure vision. Pas facile de donner une suite tout en respectant l'avant en proposant du nouveau, une nouvelle équipe, une nouvelle voix, des nouveaux titres, le choix des mots, des choix de production, que dire de plus Rock, Blues, Hard, Heavy ou Metal. C'est simplement OCEAN, un chapitre nouveau s'ouvre aujourd'hui.

MI. Tu as retravaillé avec Jean Marie Moreau un vieux complice qui a écrit une bonne partie des textes d'OCEAN. Je suppose que cela a été de belles retrouvailles !
Georges. Oui, bien sûr. La difficulté c'était de faire cette liaison pour retrouver OCEAN que l'on connait. La deuxième difficulté c'était que l'on avait un nouveau chanteur et ce n'était pas évident. Lorsque l'on a Robert dans les oreilles, c'est difficile de s'adapter à un nouveau chanteur. Je me suis dit qu'il fallait donner des repères pour essayer de garder un esprit de famille. On a proposé à Jean Marie d'écrire quelques textes, il en a écrit plusieurs et nous avons gardé "Rouge Lézard".

MI. C'est La Fin a été enregistré dans deux studios : Le Trianon Hall et Milidive !
Georges. La préparation des titres a été faite au Trianon Hall, par la suite les enregistrements des rythmiques, basse/batteries aux Studios Midilive et pour finir les overdubs, chants, guitares et mixages dans mon studio.

MI. Tu as produit l'album entièrement seul ?
Georges. Oui avec OCEAN.

MI. C'est la première fois que tu produisais OCEAN ?
Georges. J'avais produit "Ton Dernier Acte" sur le Tribute to TRUST, et d'autres titres auparavant mais c'est la première fois que je travaillais sur un album entier pour OCEAN. Pas facile lorsque l'on fait partie intégrante d'un groupe et très compliqué car souvent dans le doute, il fallait du temps et prendre du recul. De plus, je n'avais aucune raison de me presser car il n'y avait pas d'échéance. Il vaut mieux produire peu mais avec de la qualité que produire trop et polluer artistiquement, cela ne sert à rien.

MI. Avec ton expérience, quel regard portes-tu sur la scène d'aujourd'hui ?
Georges. Faire du Rock en France ça a toujours été très compliqué, sûrement un problème culturel mais aujourd'hui plus que jamais les données ont changé, c'est une économie en faillite. Avec la disparition du support et les revenus inexistants du streaming ou autres téléchargements, la musique en général et la scène Rock particulièrement en France sont en souffrance. Les artistes et les groupes sont livrés à aux mêmes, difficile d'exister difficile de tourner et difficile de se produire avec ses propres moyens dans un environnement austère à tout développement de carrière. En dehors de quelques exceptions ou d'autres par leur passé historique, la scène Rock en France est livrée à elle même.

MI. Vous avez envie de jouer au Hellfest ?
Georges. On a demandé plusieurs fois de suite d'y participer mais sans résultats, très peu de groupes français dans la programmation. C'est tout de même OCEAN, tu demandes une fois, deux fois trois fois et à la quatrième tu lâches l'affaire. Jouer au Hellfest, ça serait formidable mais pour l'instant aucune proposition.

MI. Vous avez des concerts de prévu ?
Georges. Oui pour 2017 et certainement une date à Paris fin 2016.

MI. Vous avez prévu de tourner un clip ?
Georges. On vient de finir le tournage du premier. Un deuxième est prévu avant la fin de l'année.

MI. Cela pourrait être "Je crois que tu aimes ça ", "La Mort Rôde autour de Nous" ou "Tu n'penses qu'à ta gueule " !
Georges. "Je crois que tu aimes ça" ...

MI. Pour conclure, qu'as-tu envie de rajouter qui te parait important ?
Georges. Heureux d'avoir pu faire ce trait d'union avec le passé historique du groupe. OCEAN, c'est une histoire de coeur et d'amitié. C'est la fin... donne envie d'aller plus loin, c'est certain il y aura un autre album d'OCEAN. On n'attendra pas trois ans pour le faire, il sera là rapidement. Je souhaite à OCEAN d'avoir encore de l'énergie et retrouver nos vingt ans en faisant un nouveau tour de piste !

MI. Merci beaucoup pour l'interview Georges !
Georges. Merci Metal Impact !


Ajouté :  Lundi 01 Août 2016
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
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