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STEVEN WILSON (uk) - Steven Wilson (Jan-2013)


Steven Wilson est un artiste à part entière de ceux qui forcent le respect, un musicien que l’on peut définir comme un intellectuel totalement polyvalent. Le bougre est à la fois producteur, guitariste, chanteur, ingénieur du son et partage son temps en participant à de nombreux combos qui vont du Rock Progressif à la Pop en passant par une multitude de collaborations que ce soit avec BLACKFIELD ou OPETH pour n’en citer que quelques uns tant la liste est longue ! De quoi en faire pâlir plus d’un car l’homme est un vrai boulimique de travail, un hyperactif qui n’est jamais à court d’idées ! A croire qu’il est insomniaque ! Comme si cela ne suffisait pas, il s’est spécialisé dans les remixes d’icones des années 70 comme JETHRO TULL ou KING CRIMSON. Au fils des années, le garçon est devenu une référence incontournable de la scène progressive. Car sous ses airs juvénils, notre londonien a débuté sa carrière en 1987 en donnant naissance à PORCUPINE TREE avec lequel il enregistrera 10 albums .Les débuts furent difficiles, Steven étant en fait le seul membre du combo, il considérait d’ailleurs plus l’aventure comme un canular se consacrant plus sérieusement à son deuxième gang NO MAN. Mais le destin en décida autrement, après avoir sorti plusieurs cassettes par lesquelles il se fit remarquer par les médias, il signa avec un petit label et déboula en 1992 avec On The Sunday Of Life. Il enchaina très vite avec Up The Dowstair qui allait connaitre d’entrée un succès d’estime et lui permis de continuer l’aventure. A cette époque, on était plus dans un trip psychédélique, une forme de fusion Rock/dance entrecoupée de longues plages atmosphériques qui était la marque de fabrique de ses premières années de création. La véritable métamorphose de PORCUPINE TREE eu lieu lors de l’enregistrement de The Sky Moves Sideways qui s’orientait dans une mouvance Pop Rock Progressive des plus efficace. Avec la sortie de Signify en 1996 il confirma sa nouvelle direction en affinant les compositions qui devinrent de plus en plus efficaces. Nos British commencèrent à tourner aux quatre coins de l’Europe ralliant à eux de nouveaux fans. La machine était lancée et n’allait plus s’arrêter, Stupid Dream et Lightbulb Sun leur permis de s’imposer définitivement comme une valeur sure ! Mais le meilleur était à venir avec In Absentia qui déboule en 2002 avec un son nettement plus Metal et qui s’écoula à plus de 100 000 exemplaires, ce qui leur permis de jouer dans le monde entier avec notamment OPETH. C’est aussi à cette époque que l’arbre à Porc-Epic commença à développer un show de plus en plus visuel en travaillant notamment avec le réalisateur et photographe Lasse Hoile. En 2004, Deadwing déboula dans les bacs et leur permis de confirmer leur succès grâce à des titres plus accessibles et de plus en plus Heavy. Signe révélateur, PORCUPINE TREE signa avec le label Roadrunner en 2006 et nous délivra Fear Of Blank Planet en 2007, une véritable pépite où l’on retrouve toute leur puissance alliée à un coté progressif de plus en plus sophistiqué. On y retrouve d’ailleurs des invités prestigieux comme Alex Lifeson de RUSH ou Robert Fripp, maitre incontesté de KING CRIMSON. En 2009 sort The Incident, cette galette ne rencontra pas la réussite espérée ce qui n’empêchera pas nos anglais de tourner intensément et de sortir un dvd Live Anesthezise enregistré à Tilburg. Il semble évident alors que nos lascars commencent à se disperser et que PORCUPINE TREE n’est plus la priorité essentielle de Steven Wilson qui se sent de plus en plus à l’étroit au niveau de la composition malgré ses nombreuses participations extérieures avec BLACKFIELD, BASS COMMUNION ou encore STORM CORROSION. Il faut dire que l’idée d’une carrière solo le hante depuis un très long moment, il décide alors en 2008 de créer son propre label Headphone Dust afin de pouvoir bénéficier d’une liberté totale au niveau artistique. En 2009 sort son premier méfait Insurgentes qui lui permet d’explorer de nouveaux horizons très divers allant du Punk en passant par le Hip Hop, le disco et le Metal, un vrai melting pot musical qui peut dérouter de prime abord. Et pourtant à sa grande surprise le succès est au rendez vous et le bougre se lance d’emblé dans la composition de Grace For Drowning, une pièce majeure qui sortira en 2011 sous la forme d’un double album Deform To Form A Star et Like Dust I Have Cleared From My Eyes . La réception de cette œuvre magistrale fut un triomphe au sein de la communauté Rock Progressive et lui permis de partir en tournée avec un show totalement unique où le spectateur se retrouve plongé dès son entrée dans la salle dans l’univers fantasmagorique de Steven Wilson. Accompagné d’une pléiade de musiciens plus prestigieux les uns que les autres, cette expérience unique fit salle comble partout où il passa. Conforté et rassuré par cet accueil enthousiaste, la tournée se prolongea dans le monde entier, nos garçons en profitèrent d’ailleurs pour enregistrer le show de Mexico Get All Your Deserve sorti en dvd courant 2012. Sentant qu’il tient là une équipe exceptionnelle, Steven se remet immédiatement à composer et cette fois ci fait appel à Alan Parson (PINK FLOYD) pour le mixage de The Raven That Refused To Sing( And Other Stories). Un opus qui regroupe des récits basés sur le thème des fantômes et de la vie après la mort. Tout un programme ! Alors autant vous dire que lorsque nous avons appris que Sir Wilson était de passage à Paris, MI s’est précipité pour passer au grill cet artiste à l’envergure impressionnante et revenir en détail sur Ce Corbeau qui refuse de chanter ! Magnéto Steven raconte nous une histoire qui fais peur !

Line-up
: Steven Wilson (Chant, Guitare), Guthrie Govan (Guitare), Theo Travis (Saxophone, Flute), Adam Holzman (Claviers), Nick Beggs (Basse), Marco Minnemann (Batterie)

Discographie : Insurgentes (2009), Grace For Drowning (2011), Catalogue/Preserve/Amass (2012), The Raven That Refused To Sing (And Other Stories) (2013), Hand. Cannot. Erase. (2015), 4 1/2 (2016)

Discographie Porcupine Tree : On the Sunday of Life... (1991), Up the Downstair (1993), The Sky Moves Sideways (1995), Signify (1996), Stupid Dream (1999), Lightbulb Sun (2000), In Absentia (2002), Deadwing (2005), Fear Of A Blank Planet (2007), The Incident (2009)

M-I Interviews du groupe : Steven Wilson (Jan-2013), Steven Wilson (Jan-2013)

Retranscription / Traduction : Vanessa Laulit



Metal-Impact. Steven, bienvenu à Paris, comment s’est passée ta dernière tournée mondiale, est ce qu’il y a eu des moments importants qui t’ont marqué ?
Steven Wilson. C’était merveilleux. Enfin pour moi, c’était vraiment une expérience nouvelle de jouer en endossant une stature d’artiste solo avec un groupe qui m’accompagne. C’était la première fois que j’étais sur le devant de la scène en tant que leader. J’ai toujours été le chanteur dans PORCUPINE TREE. J‘étais toujours sur le devant de la scène mais je n’ai jamais vraiment été celui qui captait toute l’attention avant que je ne fasse partie de ce projet solo. J’ai du apprendre à tout gérer presque seul et à dominer la scène puisque presque entièrement tout reposait sur mes épaules. Ce qui me fait le plus plaisir c’est d’avoir gagné en confiance et d’être devenu moins stressé alors que je suis celui qui capte toutes les attentions. Il y a eu des concerts qui ont été plus importants que d’autres, c’est évident, mais il est difficile pour moi de choisir un moment en particulier car il y en a eu tellement. Pour être honnête, la vraie première fois pour moi où l’on est monté sur scène reste mémorable. Ce concert remonte à octobre 2012 en Pologne, ca a été une expérience formidable puisque jusqu’au premier concert je n’étais pas sure que nous serions bons ou pas sur scène, j’étais très angoissé. En fait tu peux répéter tant que tu veux, te préparer et maitriser tous les morceaux au maximum, il y a toujours une inconnue. Tant que tu n’es pas vraiment sur scène dans une salle pleine et que tu ne joues pas face à un vrai public, tu n’es jamais vraiment sûr à 100% du résultat. Ce show est mon meilleur souvenir car c’était notre premier vrai concert et tout à coup après 2 ou 3 chansons, je me suis dis que ça allait le faire.

MI. Tu as fait partie de nombreux groupes mais en solo tu as décidé de faire un show vraiment différent pour ton public !
Steven. Oui, pour moi, il était vraiment important de m’éloigner de toutes les conventions, de toutes les idées reçues de ce que peut être un concert de Rock’n’Roll typique. En général, cela signifie que tu arrives au concert, tu te diriges vers le bar, tu prends une bière, il y a une musique de fond genre disco merdique qui passe et la première partie arrive et tu as juste l’impression de voir quelque chose d’ennuyant car ce n’est pas forcément des musiciens que tu apprécies. Puis les lumières de la salle se rallument et la musique de fond reprend et tu attends encore une fois. Finalement, le groupe arrive et le spectacle commence. Puis tu te rends compte que tu es déjà là depuis une heure ou deux. Je veux que les gens en arrivant dans le hall se sentent immédiatement impliqués, qu’ils aient l’impression déjà de faire partie de l’expérience Steven Wilson. Même si nous ne sommes pas encore sur scène, je fais en sorte que celui qui a payé sa place se sente immédiatement plongé dans cet environnement que j’ai crée visuellement et musicalement. C’est un monde basé sur des films et des images qui te plongent directement dans mon univers. Je ne veux pas que mon public soit dans cette ambiance de musique pourrie mais qu’il soit entouré par cette atmosphère unique avec les lumières et le son ambiant et qu’il se sente bien et non pas dans une situation un peu inconfortable, qu’il ait un sentiment de bien être total avec Steven Wilson. C’est ce qu’on a fait dès le début et ce qu’on continuera à faire dans l’avenir. La prochaine tournée sera dans la même optique, j’espère meilleure car on apprend au fil des dates que certaines choses fonctionnent mieux que d’autres. Sur le dernier show, par exemple, en ce qui concerne l’introduction au début, je pense que les fans l’ont trouvée un peu longue, peut être un peu ennuyeuse, enfin c’est les réactions que j’ai eues de la part de certaines personnes. On apprend de ces expériences mais ce qui est sur c’est que je n’aurai pas de première partie sur cette nouvelle tournée, ou de Heavy Metal Disco comme on peut en avoir sur la majorité des concerts.

MI. Alors vous allez continuer dans cette direction ?
Steven. Oui, totalement.

MI. Quand on vient te voir en concert, on est immédiatement plongés dans un univers unique et très visuel où il n’y a pas de première partie. D’où te vient cette volonté de créer un climat unique qui me fait penser à un film parfois ?
Steven. Je pense que ça vient directement de la musique que j’écris, des enregistrements, qui ont vraiment été conçus comme un voyage musical très immersif. Par exemple, peux-tu imaginer acheter un album et avant de pouvoir écouter ce disque qui comporte dix chansons tu aurais quelques titres joués par un autre combo, c’est un peu le principe des groupes qui ouvrent pour toi. Dieu merci, tu n’as pas ça quand tu écoutes le cd d’un artiste que tu viens d’acheter. Si tu achètes un ticket pour aller voir un concert pourquoi aurais-tu besoin d’écouter un autre groupe avant celui que tu es venu écouter ? Je pense que dans ce sens, quand tu écoutes un morceau, tu te laisses imprégner par l’univers de cet artiste pour un court instant. Alors je me suis dis : « pourquoi un concert ne pourrait-il pas avoir le même concept ? ». Je voulais que ceux qui m’apprécient se laissent envelopper par le concept live et qu’ils aient le même sentiment que lorsqu’ils écoutent un de mes albums. Tu as raison, c’est un peu comme avec les films. Tu t’assois et tu regardes un film et tu es pris par l’histoire en général. Avant tu as déjà vu les trailers et les bandes annonces. Je crois que c’est un peu la même chose que j’essaie de recréer lors de mes concerts, tu as un avant et puis le véritable show, dans un sens c’est le même sentiment.

MI. Tu aimerais écrire des bandes originales de films ?
Steven. Oui, c’est une de mes ambitions. Là, une chose que j’ai toujours voulu faire c’est de participer à la bande originale d’un film. J’aimerais beaucoup avoir l’occasion de le faire.

MI. Sur quel genre de film aimerais-tu travailler ?
Steven. Un film noir. Je veux dire que j’aime plus le cinéma européen que le cinéma américain. J’aime les films un peu surréalistes qui ne sont pas étriqués .Si je pouvais choisir le réalisateur avec qui j’aimerais travailler, je pense que ce serait David Lynch ou Stanley Kubrick. Mais je crois que tout le monde aimerait bosser avec eux.

MI. Quand j’ai vu la pochette de The Raven That Refused to Sing j’ai immédiatement pensé au film The Ring (le moment où la fille fait tous ces cercles avec un crayon noir) Est-ce que cela a un rapport ?
Steven. Effectivement, on peut y penser mais en réalité cela ne m’a jamais vraiment traversé l’esprit. Je n’ai pas pensé à ce film en particulier pour définir l’aspect de la pochette de The Raven that Refused To Sing mais cet opus est un recueil de plusieurs histoires supranaturelles, de fantômes et bien sur il y a l’influence aussi de plusieurs références du cinéma d’horreur classique qui ressortent. C’est vrai que The Ring est un film que j’ai beaucoup aimé. Il y avait aussi un film appelé Le Garage qui a un peu la même inspiration et qui est aussi un film japonais. J’apprécie beaucoup le cinéma d’horreur asiatique, les longs métrages japonais, coréens sont fantastiques. C’est un genre de vrai antidote au cinéma d’horreur hollywoodien. J’apprécie aussi beaucoup les fictions traditionnelles européennes beaucoup plus que le cinéma américain.

MI. Est-ce que c’est un concept basé sur des histoires surnaturelles lié à la vie après la mort ?
Steven. Ca dépend de ce que tu entends par concept de l’album. Ce n’est pas un pur disque conceptuel dans le sens classique du terme, je ne raconte pas une histoire du début à la fin. Chaque morceau est une histoire courte, dans le sens où j’ai écrit des morceaux qui tournent tous autour du même thème en racontant des histoires de fantômes qui s’apparentent au genre littérature Gothique classique.

MI. D’où te vient cette fascination pour les fantômes ?
Steven. Pour moi, les fantômes, cet aspect de survie après la mort terrestre est totalement lié à l’obsession du genre humain pour l’immortalité. Ce n’est pas une coïncidence si les personnes jeunes ont une fascination par rapport à la mort et à l’immortalité. Sitôt que nous sommes en âge de comprendre ce qu’est le cadeau de la vie, nous devenons obsédés par le fait qu’un jour nous cesserons d’exister. Et c’est un énorme fardeau que de porter cette idée surtout si l’on n’est pas heureux. Bien sur, beaucoup de personnes ne sont pas heureuses, et elles peuvent vivre leur vie avec un sentiment de regret, de non aboutissement. Elles peuvent se demander ce qu’aurait pu être leur existence si tout avait été différent. C’est incroyablement triste et poétique. Et tout ça se manifeste par l’idée du fantôme, car il représente une personne qui, d’une manière n’a pas achevé ce qu’il pensait devoir achever dans sa vie terrestre. Alors il refuse de vivre une autre vie après être parti. Il s’accroche à la réalité, à notre monde même après être passé de l’autre côté. Car souvent ils sont morts dans d’atroces circonstances et ont des regrets ou un sentiment de perte, ils pensent avoir laissé quelque chose derrière eux. Dans d’autres cas, c’est parce qu’ils avaient une forme de routine, des habitudes et même après la mort, ils ne peuvent se défaire de ces pratiques. Je pense que toutes ces choses se rapportent en réalité à une seule impression : la peur de la mort. C’est naturel qu’en tant qu’être humain nous soyons obsédés par l’immortalité et fascinés par l’idée de notre mort.

MI. Crois-tu vraiment en une forme de spiritualité, de vie après la mort ?
Steven. C’est une bonne question. Oui je crois en la spiritualité. Je n’y crois pas d’une manière religieuse, avec l’amour, la vie, le paradis et l’enfer. Pour tout dire, je ne suis pas croyant. J’y crois mais dans un sens plus poétique ! Je pense que nous sommes entourés de certaines sortes ou formes de présence. Est-ce que je crois vraiment aux fantômes ? J’aimerais bien mais je ne pense pas que ce soit le cas. Je ne pense pas y croire littéralement. Je pense aux fantômes plus comme une vision intellectuelle, comme un symbole du regret, de la perte de la vie et de la mortalité. Et l’idée d’avoir des esprits qui nous entourent et qui auraient l’apparence d’un fantôme est un beau symbole de ces sensations.

MI. Que penses-tu des personnes qui essayent de communiquer avec l’au-delà ?
Steven. Je comprends totalement le geste. La douleur, la peine, et le chagrin sont des émotions tellement fortes. Si l’on regarde de plus prés la question de la religion, pourquoi elle existe ? Pourquoi est-elle si lourde de sens sur terre ? Je pense que la religion existe car les personnes ont besoin de temps en temps de croire qu’il y a autre chose, quelque chose de plus que la vie, que tout ne s’arrête pas après la disparition terrestre. Je pense au contraire que le monde est un chaos infernal et que l’être humain est un monstre de la nature, une créature, et nous avons ce peu de temps à passer ici pour donner un sens à notre existence et au cadeau qu’est la vie. Une des façons que l’homme utilise pour laisser sa marque sur terre c’est à travers la religion ou à travers l’art, l’expression artistique, c’est cette solution que j’ai choisi. Une autre façon est de croire en l’au-delà, les fantômes et toutes les manifestations surnaturelles liées à la mort. Si l’on peut se convaincre qu’il y a une possibilité de communiquer avec les morts, c’est rassurant. Je pense que tout ça vient d’un besoin naturel d’essayer de trouver un sens à sa vie sur le peu de temps qu’on passe sur terre. La religion, croire en l’au-delà, l’art, sont des façons d’y parvenir, la science aussi. Les scientifiques passent leurs vies à essayer de comprendre l’univers. Qu’est-ce qui les pousse à faire ça ? Effectivement, c’est la peur de la mort, la mortalité, c’est ce qui nous attend tous à la fin et l’amour.

MI. Tu penses à ta mort et à l’après ?
Steven. Oui, bien sûr ! N’est-ce pas la question que tout le monde se pose ? Je pense qu’à travers chacune des journées que nous passons sur terre nous quantifions notre degré de bonheur, d’aboutissement, nous mesurons tout à travers le temps. Qu’on le réalise ou non d’ailleurs, face au temps qui passe qui se terminera un jour, on se demande suis-je heureux ? Suis-je déprimé ? Pourquoi ne suis-pas heureux et suis-je déprimé ? Hé bien, parce que je sais que le temps passe. Si nous avions le temps, si nous ne mourrions jamais, je pense que les gens ne seraient pas autant misérables. Je connais des personnes qui ne sont pas heureuses car elles n’ont pas encore trouvé de partenaire pour les accompagner dans leur vie ou parce que la relation qu’elles ont ne leur convient pas. Pendant ce temps, le temps passe. Ils se disent j’ai la trentaine, je ne suis pas marié, je n’ai pas d’enfants... Il y a toujours ce sentiment du temps qui défile, le temps s’en va et je ne suis pas heureux. Plus le temps passe, plus l’on se rend compte que l’on n’a pas trouvé la bonne personne ou le boulot idéal, celui qui nous rend heureux et cela nous rend encore plus triste, plus dépressif. Et c’est à ce moment que le fardeau devient de plus en plus difficile à porter.

MI. Pour toi chaque homme doit trouver en lui-même un sens à sa vie ?
Steven. Oui, je pense que c’est une bonne solution. La science, la religion et aussi avoir une famille est un autre moyen de donner un sens à son existence, de se donner la chance d’être heureux, d’avoir un sentiment de réussite, d’accomplissement, de pouvoir se dire j’ai enfin ma famille… Toutes ces choses sont des façons d’arriver à trouver un sens à sa vie. L’idée des fantômes est un autre aspect de la question je pense.

MI. Tu as travaillé très rapidement pour cet album, comment peux-tu l’expliquer ? Est-ce parce que tu avais trouvé les bons musiciens pour t’accompagner ?
Steven. Je pense que suite au précédent album que j’avais réalisé Grace For Drowning, nous sommes partis en tournée, j’ai rassemblé tous ces musiciens très doués pour former le groupe, il y avait un genre d’électricité, de complicité dans ce groupe que je n’aurais jamais pu prévoir ou attendre. Une fois que j’ai réalisé qu’on avait cette équipe fantastique, j’ai eu envie d’écrire, de faire de la musique et plus spécialement de composer pour ces musiciens faisant partie du combo Steven Wilson. Ecrire n’a jamais été facile pour moi, ça a toujours été un combat, je pense que ce qui m’a aidé c’était de savoir que j’écrivais pour ces artistes là. Nous avions 6 mois pour enregistrer les morceaux mais nous l’avons fait en une semaine. Enfin, il y a eu des choses qui ont été faites après cette semaine, mais la majeure partie, 90% de cet album a été réalisé durant cette première semaine et tout a été fait live dans le studio.

MI. Tout a été réalisé en live ?
Steven. Oui, une partie des voix a été faite live au studio. Les titres ont été réalisés totalement en live en studio par ces fabuleux musiciens. Nous avions 7 morceaux dont 1 n’est pas sur The Raven That Refused To Sing, il sortira peut-être plus tard. Nous venions tous les jours au studio et chaque matin je me présentais avec une nouvelle chanson, nous la travaillions ensemble puis, à l’heure du déjeuner, nous commencions les enregistrements. Nous faisions 4 ou 5 prises puis nous écoutions puis encore quelques prises pour les ajustements et les finalisations étaient bonnes. La prise était faite ! Mais si on y pense, c’est comme ça que ça devrait être ! Ensuite j’ai récupéré les enregistrements que j’ai rapporté avec moi en Angleterre où j’ai bossé dessus avec Alan Parson et un orchestre symphonique pour les arrangements mais déjà 90% du boulot avait été fait pendant la première semaine à Los Angeles !

MI. Tu veux dire que ça a été possible grâce à ta relation avec tes musiciens et à leurs qualités ?
Steven. Je pense que le fait que les musiciens soient très bons a aidé à l’accomplissement rapide et facile de cette galette. Si les musiciens avaient été moins bons, nous aurions passé plus de temps pour avoir ce résultat. Mais ces mecs étaient tellement excellents que la première prise était d’emblée superbe, la seconde magnifique, la troisième encore meilleure que la seconde… J’aurais pu tout à fait choisir la première prise car ils étaient tellement incroyables sur chaque enregistrement ! Et c’est ce qui a rendu le processus plus facile je pense.

MI. Une partie de tes musiciens vient du jazz, penses-tu que cela a joué un rôle important dans la réalisation de The Raven That refused To Sing ?
Steven. Oui, oui tout à fait ! Je pense que ce qui est vraiment spécial avec ce gang, c’est ce mélange de genre entre les traditions Jazz, Rock et Pop, parce que l’un des musiciens vient d’un milieu où il jouait de la Pop. Je viens d’un milieu Rock, Marco Minnemann est un batteur de Rock, Theo Travis est un joueur de flute et Adam Holzmann un claviériste hors pair, la plupart sont issus à la base de la culture Jazz ! Au final on a ce mixte qui moi me rappelle les années 70’s car il nous renvoie à l’époque où les musiciens avaient joué dans des formations Jazz et classique et qui soudainement étaient fascinés par le fait qu’ils pourraient aussi jouer de la Pop ou du Rock… A cette époque on découvrait tout et tous ces interprètes commençaient vraiment par jouer du Jazz ou du classique et soudainement ils découvraient le Rock, du coup on se retrouvait avec cette fusion de genres qui devenait possible. Dans le même temps sont apparus des artistes comme Miles Davis ou John McLaughlin qui eux aussi ont été influencés par le Rock. On peut retrouver cette fusion de genre chez eux et c’est ce que je voulais retrouver avec ce groupe et c’est pourquoi j’ai fait en sorte de recruter la moitié des musiciens avec une formation Jazz et l’autre moitié avec une culture Rock.

MI. Depuis deux ans, tu remixes des albums cultes de KING CRIMSON ou JETHRO TULL, que t’a appris cette expérience ?
Steven. Beaucoup de choses ! Et je dois dire que je pense que le résultat aurait été différent si je n’avais pas effectué ce travail en amont. Par exemple, j’ai découvert comment ces combos arrivaient à avoir ce son, j’ai pu étudier le processus de création, la manière dont ils enregistraient et j’ai découvert que tout était live ou presque et cela m’a permis de comprendre que c’était ce qui manquait à ma musique. Lorsque je travaillais sur les morceaux de King Crimson je pouvais entendre ces mecs jouer live en studio. Par exemple tu peux entendre la batterie sur le micro de la guitare, tu peux écouter la guitare sur la basse, … tout est lié ! Tu découvres aussi, qu’ils ne sont pas parfaits, qu’il y a des erreurs ! Tu entends le batteur ralentir puis accélérer de nouveau, et c’est ce qui fait que c’est excellent ! C’est aussi très excitant car ça fait vrai, ça nous fait nous rendre compte de l’énergie naturelle dégagée par ces réalisations ! Ca parait tellement évident, mais en fait je ne m’en suis vraiment rendu compte que quand j’ai écouté cette musique en profondeur et que c’était cette manière de travailler qui la rendait si spéciale, le fait que les musiciens jouaient tous ensemble dans une seule pièce. Aussi, parce que les titres n’étaient pas basés uniquement sur la rythmique ou sur la perfection des accords, c’est pourquoi j’ai décidé que nous enregistrerions The Raven That Refused To Sing en live !

MI. Penses-tu qu’à terme l’utilisation à outrance de la technologie pourrait tuer la créativité ?
Steven. Oui, je pense d’ailleurs que les dégâts ont déjà été faits ! Aujourd’hui lorsque tu écoutes la majorité des groupes Pop c’est un peu comme s’il n’y avait plus rien d’humain dans leurs morceaux. Même les performances vocales sont si parfaitement arrangées par les ordinateurs que tout sonne froid. Il n’y a plus d’âme là dedans, plus de cœur ! C’est si facile d’être fasciné et de s’enticher de cette possibilité de rendre tout parfait ! Et très souvent bien au contraire ce qui rend les êtres humains intéressants entre eux, ce n’est pas la perfection, c’est justement l’inverse. C’est les mauvais cotés, ce qui ne va pas chez les gens, ce qui les démarque qui fait qu’ils sont captivants ! Je pense sincèrement que c’est la même chose avec la musique. C’est ce qui a malheureusement changé depuis les années 70’s, qui en passant était la meilleure époque pour la musique. L’arrivée de cette nouvelle technologie, de l’enregistrement numérique a rendu plus facile le contrôle de l’enregistrement. Mais en même temps ça a enlevé énormément à la musique, à l’inspiration, à l’énergie de l’enregistrement, et je m’en suis vraiment rendu compte quand j’ai commencé à travailler sur ces classiques des années soixante dix.

MI. Tu vas continuer à travailler sur ces remixes ?
Steven. Oui, parce que je reçois de plus en plus de demandes qui vont dans ce sens. Le catalogue de KING CRIMSON a vraiment été la base de tout ça et ce travail a été tellement bien accepté par les fans que cela a un effet boule de neige. D’autres artistes de la même époque, ont commencé à m’approcher, JETH ROTHULL a été le second et maintenant ce sont d’autres de la même catégorie qui viennent vers moi pour travailler avec eux. Pour l’instant je ne peux pas communiquer les noms mais je vais continuer à le faire car j’adore ça.

MI. Quels sont les autres groupes que tu aimerais remixer ?
Steven. Hé bien, n’importe quel groupe qui a un bon niveau vocal et une certaine sophistication dans la production de leurs titres. Ce que j’entends par là c’est qu’il n’y aucun intérêt à remixer AC/DC. Mais il y a beaucoup d’enregistrements, de bons morceaux surtout des années 70’s où il y a beaucoup de lignes musicales au niveau de la réalisation, beaucoup d’informations de toutes sortes, et j’adore travailler sur ce genre de morceaux.

MI. Pour terminer qu’aimerais-tu dire d’important à propos de The Raven That Refused To Sing ?
Steven. Hé bien, si tu aimes l’idée d’un album construit comme un voyage musical, si tu es fatigué des MP3, des téléchargements et des playlists toutes faites et là je fais référence à tous ces gens d’aujourd’hui qui ont leur iPod en mode aléatoire, si tu aimes l’idée de la musique en tant que renouvellement perpétuel, et bien The Raven That Refused To Sing est fait pour toi. C’est un disque fait pour toi auquel tu pourras facilement t’identifier.

MI. Merci à toi Steven...
Steven. Pas de problème, merci beaucoup !


Ajouté :  Vendredi 07 Juin 2013
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  Steven Wilson Website
Hits: 13689
  
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